Par Frédéric Augris
Les nombreuses recherches effectuées ces dernières années autour du général Vendéen Henri Forestier et qui m'ont amené à la rédaction de plusieurs livres (vous en trouverez la liste à la fin de cet article), m'ont en particulier entraînées sur la trace de sa dernière demeure. Le général fut inhumé au cœur de Londres à la fin de l'année 1806, dans la chapelle St-Gilles-in-the-Fields qui marquait alors l'entrée du cimetière de Saint-Pancras. Elle fut malheureusement détruite en 1890...
Cette enquête pour retrouver le lieu de repos d'Henri Forestier me poussa également à rechercher celui de ses principaux lieutenants, au premier chef duquel : Isaac Daniel Jean Daniaud-Dupérat. Je ne me doutais pas que cette recherche allait être aussi complexe que celle consacrée à Forestier.
Daniaud-Duperat, général Vendéen
Petit retour sur la carrière de ce général méconnu des Guerres de Vendée :
Isaac Daniel Jean Daniaud-Dupérat est né à Cognac (Charente) le 22 novembre 1768. Il s'illustra en rejoignant l'Armée Catholique et Royale du Haut-Poitou en avril 1793, et devint rapidement aide de camp du général Louis Marie de Lescure. Il se fit remarquer au combat à de nombreuses reprises ; en particulier en contribuant à la prise La Châtaigneraie (Vendée) le 13 mai 1793. Embarqué à la suite de l'armée dans la Virée de Galerne, il échappa au massacre final en rejoignant (avec Forestier) les Chouans commandés par le Marquis de Puisaye près de Rennes. De retour en Vendée militaire en 1794, il poursuivit la lutte sous les ordres de Stofflet. Ce dernier le chargea même de pourparlers auprès des Républicains. Emprisonné en janvier 1796, il parvint à s'évader et à rejoindre à nouveau les Chouans, cette fois sous les ordres de Scépeaux. Après la paix de 1800, il s'engagea avec Forestier dans l'organisation d'un complot financé par l'Angleterre et entré dans l'Histoire sous le nom d' "Affaire des plombs". Arrêté, il fut jugé par une commission militaire à Nantes en décembre 1805 et condamné à deux années de prison. Peine que Napoléon lui-même transforma en une peine de détention jusqu'à nouvel ordre... Et il ne fut libéré qu'à la chute de l'Empereur. La Restauration le reconnut alors officiellement comme successeur de Forestier, le fit Chevalier de Saint-Louis, Maréchal de camp et le nomma général commandant le département de la Vendée.
Il décéda à l'hôpital militaire de Paris le 12 octobre 1826.
A la recherche d'une tombe
Curieusement, malgré ces informations, le lieu d'inhumation du général restait inconnu. Marié le 24 septembre 1817 à La Châtaigneraie (Vendée) avec Charlotte Flore de La Fontenelle, cette dernière décéda dans cette ville quelques années après le général, mais Dupérat lui-même n'y fut pas inhumé. La logique voulut donc que nous orientâmes nos recherches sur le lieu de son décès : Paris.
Et c'est simplement les registres annuels des inhumations des cimetières parisiens qui nous donnèrent la solution. Isaac Jean Daniel Daniaud-Dupérat fut inhumé le 15 octobre 1826 au cimetière de l'Est (aujourd'hui Le Père-Lachaise).
Ainsi donc, un général Vendéen trouvait sa dernière demeure aux côtés de généraux et politiciens de la Révolution et de l'Empire qu'il avait parfois croisés, en adversaire, durant la guerre civile : Grouchy, Hugo, La Reveillière-Lepeaux, Merlin de Thionville, ou encore Jean-Marie Vergez qui captura Charette en 1796...
Si le cimetière est désormais connu, reste à identifier l'emplacement exact de la tombe du général vendéen puisque, oublié de l'Histoire, son nom n'apparait dans aucun des nombreux livres consacrés au célèbre cimetière parisien.
Les registres journaliers du Père-Lachaise nous donnent des précisions quant à l'emplacement de la sépulture :
"Pièce de l’Équerre à 1m sur le d(erriè)re de la tombe de La Bourdonnaye et à droite du C(ave)au de la famille Baudelot".
En 1826, le cimetière n'était pas encore organisé en divisions comme c'est le cas aujourd'hui ; les différents secteurs étaient qualifiés par un signe distinctif, ou une tombe marquante. On trouve ainsi les quartiers de Massena, de l'Orangerie, du Tripier, de Greffulhe, de Bruix... et donc le quartier de l’équerre.
A la recherche de l’Équerre
Autant certains noms de quartier peuvent nous donner une piste (Massena dont le tombeau est aujourd'hui dans la division 28) mais identifier l’Équerre est plus complexe. Même l'ouvrage de F-T Salomon consacré au cimetière, publié en 1855, ne parle pas du quartier de l’Équerre alors même qu'il dresse la liste des "noms vulgaires des divisions".
Heureusement l'étude des registres d'inhumation nous donne des pistes.
Nous savons que la tombe de Daniaud-Dupérat est située près des tombes Baudelot et La Bourdonnaye.
Nous avons donc recherché dans les registres du cimetière des tombes Baudelot et La Bourdonnaye datant d'avant l'inhumation de Daniaud-Dupérat et également situées dans le quartier de l’Équerre. Et nous avons identifié les deux tombes recherchées :
Pauline Marie de La Bourdonnaye, inhumée le 20 juin 1826 : "Pièce de l’Équerre à 2m à gauche de la tombe de Mme Cavet, à 1m du chemin pavé et à droite du c(ave)au Baudelot"
Catherine Roche femme Baudelot, inhumée le 27 février 1826 : " Pièce de l’Équerre à 1m du chemin pavé idem d'un terrain temporaire et à l'angle droit sur le devant de la chapelle."
Nous avons également recherché des informations sur "Mme Cavet" mentionnée ci-dessus pour localiser la tombe La Bourdonnaye :
Louise Dominique Dumoulin femme Cavet, inhumée le 27 février 1826 (même jour que Baudelot) : "Pièce de l’Équerre à 1m du chemin pavé et à l'angle droit sur le devant de la chapelle à 2m70 à droite de la tombe de D(am)e Baudelot".
Pour tenter de localiser le secteur, nous avons fait appel à l'ouvrage de F-T Salomon publié en 1855 (références en fin d'article) qui dresse la liste alphabétique des concessions perpétuelles. Notons immédiatement que nous avions consulté cet ouvrage dès le début de notre enquête, mais... il ne mentionne pas la tombe de Daniaud-Dupérat (oubli de l'auteur ou est-ce que la tombe n'existait (déjà) plus ? Notre comparaison avec les registres d'inhumations nous laisse penser que l'ouvrage, en vérité, ne mentionne pas toutes les tombes).
La tombe Baudelot est signalée sur le plan joint au livre dans le secteur AP avec le numéro 115. La liste alphabétique nous permet également d'identifier les principales tombes voisines :
Une première remarque importante : la tombe 106 n'est autre que celle du peintre Jacques Louis David (en vérité l'épouse de J.L David, Charlotte décédée en 1825, et le cœur du peintre, sa tombe étant à Bruxelles) ! Cette tombe célèbre existe toujours et nous permet donc d'identifier le mystérieux quartier de l’Équerre et la division où fut inhumé Daniaud-Dupérat ! L'actuelle division 56...
Seconde remarque : l'absence de la tombe La Bourdonnaye. Rien de surprenant en vérité puisque les registres nous apprennent que Pauline Marie de La Bourdonnaye fut exhumée le 27 mars 1839 pour rejoindre un caveau familial créé dans la division 51.
Par contre nous retrouvons bien la tombe Cavet, née Dumoulin sous le numéro 121 dans laquelle fut inhumée Jules Prost le 20 décembre 1841. L'inhumation de ce dernier nous confirme bien que nous sommes dans la division 56 : "56e division. 1m du chemin, 7,30m à droite de Baudelot, 50c à droite de Blonval (Blanval ?) (Note : s'orienter face à la tombe depuis l'allée) et face au Comte deseze"
Ce comte "deseze" (Raymond de Sèze) est en vérité situé sur le trottoir d'en face (division 53)...
Ne soyons pas surpris par la distance séparant le tombeau Cavet (Dumoulin)-Prost qui passe de 2m70 à 7m50, le registre précise que Jules Prost fut "re-inhumé" dans la sépulture n° 26508 qui est bien celle de Louise Dumoulin.
Qu'est devenue la tombe de Daniaud-Dupérat ?
Les registres précisent que le général Vendéen fut inhumé derrière la tombe de La Bourdonnaye et nous savons que cette dernière était à gauche de Cavet et à droite du caveau de la famille Baudelot : ce qui situe la tombe La Bourdonnaye probablement en 116, 118, 119 ou 120. Sur le bord du chemin donc, ce que confirme la précision "à 1m du chemin pavé " relevée dans le registre. Ce qui laisse envisager la sépulture de Daniaud-Dupérat en seconde ligne puisqu'il fut enterré à "1m d(erriè)re La Bourdonnaye". Pourtant nous remarquons immédiatement sur le plan qu'aucune tombe n'apparait derrière ces numéros, si ce n'est la tombe 117, dessinée "sans limite"...
Nous avons donc recherché des informations sur cette concession 117. Elle appartenait à Marie Julie Caroline Borda et fut ouverte le 1er mars 1830. La description précise : "Pièce de l’Équerre à l'angle droit sur le devant de C(ave)au Baudelot 50c à droite de la tombe Tencé 70c devant Crouen 3m à droite de Boudaille et d(erriè)re David."
La date est incompatible avec un éventuel remplacement de Daniaud-Dupérat, puisque dans l'hypothèse où ce dernier ne fut inhumé que dans une concession provisoire, il ne pouvait être exhumé avant 5 ans (sauf demande de la famille). Ce qui nous mène à la date du 15 octobre 1831. Or, les exhumations sont régulièrement notées dans les registres en marge de la sépulture ; et rien n'est noté pour Daniaud-Dupérat. Ce qui laisse à penser qu'il ne fut jamais exhumé, ou que cette exhumation n'a pas été notée…
Quant à la piste de la volonté familiale concernant une exhumation, notons que l'épouse de Daniaud-Dupérat se remaria le 1er février 1831 en Vendée avec Isidore Casimir Chevallereau de Selly (1794-1878) mais qu'elle décéda à La Châtaigneraie (Vendée) le 25 novembre 1833. Si Daniaud-Dupérat a été exhumé avant 1831 (et a fortiori avant 1830) ce n'est donc pas pour que son corps soit rapproché de celui de son épouse alors toujours en vie.
Notons qui plus est, que la veuve du général avait l'intention d'être inhumée avec ce dernier (du moins avant son remariage) puisque nous trouvons trace de l'achat d'une concession de 2 mètres (numérotée 28420) en date du 1er décembre 1826 : "Par addition aux deux mètres concédés à Mme Veuve Daniaud du Peyrat, voyez le n°28137" (numéro de la concession du général).
Ces numéros pourraient également indiquer que nous sommes bien en présence de concessions perpétuelles, puisque sur les registres, sauf erreur, seules ces dernières portent un tel numéro (que nous retrouvons d'ailleurs gravé sur les tombes elles-mêmes).
Nous sommes donc repartis sur d'éventuelles indications dans les registres, et en particulier nous avons recherché une tombe au nom de l'épouse du général : "Fontenelle", "La Fontenelle", "de La Fontenelle", Chevallereau" (nom de son dernier époux). En vain.
Nous nous sommes alors concentrés sur les sépultures Tencé, Crouen et Boudaille mentionnés proche de la tombe Borda, la fameuse tombe 117 du plan Salomon.
Que nous disent encore une fois les registres ?
Marie Catherine Boudaille fut inhumée le 22 novembre 1826, un mois après le général Vendéen donc : "Quartier de l’Équerre à 1m sur le devant de la tombe de Mme Symonet et à 4m50 à l'angle droit sur le devant du c(ave)au Baudelot "
Charles Crouen fut inhumé le 18 février 1827 : "Quartier de l’Équerre à 2m à droite de la tombe de Mme Rolland, à 1m à l'angle droit sur le devant de celle Poitevin et à l'angle droit sur le devant du C(ave)au Baudelot."
Marie Michelle Leminais épouse Tencé fut inhumée le 10 mars 1836 : "Pièce de l’Équerre à 1m du chemin pavé et à 3m50 de la tombe de Dme Lepan à sa droite"
Force est de constater que, bien que nous "tournions autour" la tombe de Isaac Daniaud-Dupérat n'est jamais mentionnée. S'il semble évident qu'elle n'avait pas l'ampleur du caveau Baudelot, point de repère facile, pour autant cette absence surprend.
Quant aux tombes Rolland et Lepan, mentionnées dans les localisations des tombes Crouen et Tencé, elles n'apportent aucune précision de plus puisque la première date d'avant l'inhumation du général Vendéen et nous n'avons pas identifié la seconde.
Nous avons poursuivi l'étude des registres dans l'espoir de découvrir une inhumation qui avait eu lieu dans ce secteur après celle de Daniaud ; mais sur l'année 1827, si d'autres enterrements ont bien eu lieu, la tombe de Daniaud-Dupérat n'est jamais mentionnée. Nous n'avons pas trouvé mention également du numéro de sa concession mentionnée comme ayant été réinhumée.
En l'état actuel des choses, à moins de dépouiller systématiquement l'ensemble des registres des inhumations après 1826 (ce que nous avons fait jusqu'en octobre 1827 soit quatorze volumes), il est malheureusement impossible de localiser avec précision la tombe du général Vendéen. Nous sommes simplement certains qu'il reposa à quelques mètres du Peintre David et non loin de la famille Baudelot, dans l'actuelle division 56, mais y repose-t-il encore ? Nous n'avons retrouvé ni mention d'une éventuelle exhumation, ni d'une reprise.
Alors, qu'est devenue la tombe perdue du général Vendéen ?
Si vous aimez les mystères ! Si vous êtes un amoureux du Père-Lachaise ! Alors, n'hésitez pas à nous aider dans cette enquête pour la retrouver !
(A gauche, avec le médaillon, tombe de Jacques Louis David - A droite, le tombeau avec les colonnes est celui de la famille Baudelot. Au centre tombe "Namur" (108 sur le plan de 1855) )
Complément d'enquête
Suite à cet article, des chercheurs (historiens et passionnés du Père-Lachaise) ont relayé notre message et nous ont apporté quelques informations complémentaires et de son côté la conservation du cimetière a également menée son enquête. Qu'ils en soient particulièrement remerciés.
Grâce à eux nous progressons dans la recherche de la tombe du général Daniaud-Dupérat. Nous savons désormais que la tombe se situait en seconde ligne approximativement derrière les numéros 122 et 123 du plan Salomon.
La matrice cadastrale de la division 56 (réalisée en 1886) nous donne les informations suivantes :
Le général a été inhumé dans la concession perpétuelle n°868 PP 1826. Selon la matrice cadastrale, l’emplacement de cette concession correspond au cadastre 549. Mais, toujours selon la matrice, les cadastre 545 à 557 ont été « réoccupés ». Il est notamment indiqué que le cadastre 549 a été « réoccupé par le n°61 » qui correspond aujourd’hui à la concession Dauger qui a été attribuée en 1861.
La sépulture du général aurait donc été reprise vers 1860 par la famille Dauger ; sépulture encore visible de nos jours. Mais nous ignorons ce qu'est devenu le corps du général, la matrice n'apportant aucune indication complémentaire. Fut-il réinhumé ailleurs ? Fut-il déposé en fosse commune ? Repose-t-il toujours au même endroit avec la famille Dauger ? La réponse se trouverait peut-être dans le dossier de la concession 868 PP 1826, mais celui-ci n'est pas conservé au cimetière… A-t-il disparu ? Ou est-il conservé dans un autre dépôt d'archives ? Avis aux chercheurs…
La famille Dauger
Quelle est cette famille Dauger qui prit place dans le caveau initialement propriété du général Vendéen et de son épouse ? A-t-elle un lien avec la famille Daniaud-Dupérat ou la famille de La Fontenelle (épouse du général) ?
Les registres annuels et journaliers du cimetière ainsi que les inscriptions (difficilement lisibles) sur la tombe nous permettent d'identifier les personnes inhumées dans ce caveau :
Anne Marie Camille Delastre, veuve Edouard Dauger, inhumée en novembre 1908.
Benjamin Edouard Dauger, inhumé en juin 1904.
François Achile Dauger, inhumé en juillet 1881
Blanche Marie Dauger (4 ans), inhumée en mars 1876.
Emilie Nicole Bellet, veuve Dauger, inhumée en 1861.
Bien que les inscriptions de la stèle soient fortement dégradées, il est malgré tout possible de déchiffrer quelques éléments (notons que, faute de n'avoir pu (pour l'instant) nous déplacer, nous avons travaillé sur la base de photographies réalisées et déposées sur le site Wikimedia Commons par P-Y Beaudoin : https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:P%C3%A8re-Lachaise_-_Division_56_-_Dauger_01.jpg )
Les lignes de séparation entre les inscriptions 1, 2, 3, 4, 5 et 6 sont encore parfaitement visibles. Bien qu'il soit tentant d'en deviner également entre 5,6 et 7,8 l'usure de la stèle ne permet pas d'en être certain.
Les zones 1 et 2 sont encore parfaitement lisibles :
1 : Mme Veuve Edouard Dauger née Anne Marie Camille Delastre
2 : Benjamin Edouard Dauger
Les zones 3 et 4 sont plus anciennes et le niveau d'usure est plus important. Néanmoins il pourrait s'agir de :
3 : François Achile Dauger
4 : Blanche Marie Dauger
Les zone 5 et 6 sont dans un état d'usure encore plus important.
5 : Les lettres "LLET" sont encore lisibles. il s'agit donc probablement de Emilie Nicole Bellet, veuve Dauger.
6 : A l'étude des photographies, il est difficile de déterminer une identité. Bien qu'à ce jour, nous n'ayons pas trouvé trace de son inhumation ici, il est possible qu'il s'agisse de Honoré Daugé, décédé en 1859, et époux de Emilie Nicole Bellet.
Le mystère réside dans les zones 7 et 8. Des restes d'inscriptions s'y devinent sans que nous ne parvenions à les déchiffrer ; et la question s'impose de savoir si nous devons, ou non, distinguer ces deux zones des zones 5 et 6 en l'absence claire de ligne de séparation.
La famille Dauger
Nous avons recherché s'il existait un lien entre la famille Dauger, et les familles Daniaud-Dupérat, de La Fontenelle et Chevallereau (nom du dernier époux de la veuve du général Vendéen).
Honoré Dauger (1791 - 1859) a épousé Emilie Nicole Bellet (1800-1861) à Châteaudun (Eure-et-Loir) le 24 février 1813. Il était veuf de Marie Emilie Bonneau (avec laquelle il avait eu François Achile Alfred en 1825). Il était musicien et fils d'un boulanger de Châteaudun (Jacques époux Catherine Le Roy).
Le couple Dauger-Bellet a eu un fils, Edouard, né et décédé à Paris (1841 - 1904) qui épousa Anne Sophie Camille Delastre (1843-1908) à Paris en 1865.
A priori, il n'existe aucun lien avec les familles Daniaud-Dupérat (Charente), La Fontenelle (Deux-Sèvres/Vendée) et Chevallereau (Deux-Sèvres/Vienne).
Un détail troublant
A priori donc rien ne semble lier cette famille Dauger et le général Vendéen.
Notons tout de suite qu'en l'état actuel de notre enquête, nous ignorons où fut inhumée la veuve du général. A La Châtaigneraie où elle est décédée ? Ou à Paris auprès du général où elle avait acheté une concession ? Ou auprès de son dernier époux Isidore Casimir Chevallereau de Selly (décédé à Poitiers en 1878) ?
Néanmoins en étudiant les photographies de la stèle Dauger, un détail nous interpelle dans la partie la plus haute (la plus ancienne ?) - la partie 8 sur notre graphique ci-dessus.
Un petit blason composé d'un ou deux chevrons, semble avoir été gravé dans la pierre...
La présence de ce blason, si c'en est un, peut surprendre sur une stèle Daugé qui, sauf erreur, n'était pas blasonnée. Mais, rappelons que le dernier époux de Flore de la Fontenelle, veuve Daniaud-Dupérat, était Isidore Casimir Chevallereau de Selly dont la famille aurait porté les armes suivantes :
"D'or à deux chevron de gueules"
Ne tirons pas de conclusions trop hâtives et contentons nous de dire que si l'emplacement de la tombe semble désormais certaine, nous ignorons ce qu'est devenue la dépouille du général Vendéen.
Bibliographie
Frédéric Augris - "Complot contre Napoléon - L'affaire des plombs" - 2020 - DEH
Frédéric Augris - "Henri Forestier, général à 18 ans" - 1997 - Éditions du Choletais
Sources
SERVICE HISTORIQUE DE LA DÉFENSE - Armée de Terre SOUS-SÉRIE GR Y D - OFFICIERS GÉNÉRAUX DE L’ARMÉE DE TERRE ET DES SERVICES (ANCIEN RÉGIME-2010) - DANIAUD DUPERAT Isaac Daniel Jean 1769-1826 - MC 8 YD 2257
F-T Salomon - "Le Père-Lachaise - Recueil général alphabétique des concessions perpétuelles établies dans ce lieu, précédé des tarifs des pompes funèbres, du prix des terrains, des lois, décrets, ordonnances et arrêtés sur la matière, avec notes explicatives, vues et plan général" - 1855 - Paris - Ledoyen & Mansart
Registres d'état civil de La Châtaigeraie (Vendée) - Archives départementales de Vendée - AD2E059
Archives de Paris - Registres reconstitués de l'état-civil
Archives de Paris - Registres des cimetières
Généalogie Dauger : Site Généanet
Généalogie Chevallereau : Site Familles de Vendée
Beauchet-Filleau : "Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou"
Crédit photographies du Père-Lachaise : P-Y Beaudouin
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