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François Jottreau, un curé sous la Révolution

Par Frédéric Augris


L'abbé François Jottreau (parfois orthographié Jottereau) devint recteur de la paroisse de Beaulieu-sous-Bressuire (Deux-Sèvres) peut-être vers 1773, date à laquelle il offrit à cette petite commune du Bocage un cadran solaire que l'on peut encore admirer de nos jours dans la cour du presbytère et sur lequel il fit graver ces mots en latin :

"Jottereau Rectori de Beaulieu 1773"


On ne sait que très peu de chose sur ce prêtre, si ce n'est que dans le cimetière actuel de la petite commune (aujourd'hui rattachée à Bressuire), une pierre tombale surmontée d'une croix porte l'inscription suivante :


"Ici

reposent les restes

de M Jottereau

curé de Beaulieu

victime

de la révolution

de 1793 "



Que sait-on sur ce prêtre ?


En vérité peu de chose, et son souvenir fut essentiellement conservé dans la tradition orale des anciens de la commune.


Les registres de Beaulieu-sous-Bressuire antérieurs à 1795 n'existant plus (détruits probablement lors de l'incendie de la commune durant les guerres de Vendée et lors de celui des archives départementales en 1805), aussi les actes signés de la main de l'abbé Jottereau sont-il extrêmement rares dans le Bressuirais. Néanmoins, le 20 août 1774, il était témoin de l'inhumation de Jean-Baptiste Lambin prêtre chanoine prieur et curé de Réaumur, décédé la veille en la paroisse voisine de Breuil-Chaussée. C'est d'ailleurs grâce à cet acte que nous connaissons le prénom de l'abbé Jotterau.


(Registres paroissiaux de Breuil-Chaussée - AD79- 117 / 2 E 51-2)


(Détail de l'acte : Signature de l'abbé Jottereau curé de Beaulieu)


Notons également que les archives départementales de la Vienne conservent des copies d'actes de la main de l'abbé de Beaulieu dans des actes notariés concernant la famille de Charles Falaizeau (sacristain de Beaulieu) et datés de 1786 (AD86 - Marquisat d'Airvault - Série Enouveau/367).

La signature de l'abbé Jottereau, curé de Beaulieu, apparaît également au hasard des registres d'autres communes voisines : Breuil-Chaussée (20 août 1774 - 26 avril 1779 - 8 décembre 1779) - Chambroutet (8 août 1779) - Saint-Porchaire (24 décembre 1783)


Nous reviendrons plus loin sur les circonstances de son décès.



L’héritage de l'abbé François Jottereau ?


Aux Archives départementales des Deux-Sèvres est conservé l'enregistrement de la succession de l'abbé Jottereau (AD79 - 3Q485). Document rédigé le 9 brumaire an 7 (30 octobre 1797) qui nous explique que ce sont ses nièces qui héritent de ses biens



Ce document nous confirme que l'abbé est bien décédé "pendant la Guerre de la Vendée" et qu'il laisse les biens suivants :

  • Une moitié de maison appelée Malabry, commune de Saint-Porchaire, "totalement incendiée sur l'effet de la Guerre de la Vendée".

  • Trois morceaux de terre et un jardin.

  • Un capital de 440 francs.

Un second acte fut rédigé à la suite, le même jour, et apporte une précision concernant une rente de dix boisseaux de seigle à prendre sur la métairie de La Robinière en la commune de Noirterre.


Ce sont donc les nièces de l'abbé Jottereau qui héritèrent de ses biens :

  • Marie Liger épouse Claude Dansard (instituteur à Parthenay)

  • Jeanne Foret veuve René Liger et tutrice de ses deux enfants mineurs

  • Marguerite Liger, épouse Pierre Duchesnay, mécanicien à Cholet

  • Marie Anne Liger, sœur hospitalière à Brest

  • Le second acte ajoute Marie Liger, "décédée fille majeure à Nueil il y a près d'un an"


La famille Liger


Ces sœurs Liger, héritière de l'abbé Jottreau, sont nées du couple René Liger (maître tanneur) et de Marguerite Jottreau, qui vivaient sur la paroisse Notre-Dame de Cholet et dont nous connaissons les enfants suivants, tous nés sur cette paroisse Notre-Dame (en gras les héritières de l'abbé Jottreau de Beaulieu) :

  1. Marie Marguerite, née le 29 août 1749. Son oncle François Jottreau, sujet de cet article, est son parrain ; la marraine étant Marie Bodet veuve de François Liger grand-mère. Le baptême est célébré par l'abbé Liger qui est en vérité oncle de l'enfant (acte ci-dessous).

  2. René Pierre, né le 29 octobre 1751. L'acte est également rédigé par l'abbé Liger qui précise bien être "oncle de l'enfant". Parrain : Pierre Bourdaizeau de La Paulière, cousin germain - Marraine : Henriette Liger, tante. Il épouse Jeanne Perrine Hyacinthe Forêt le 26 juin 1781 à Mortagne (85) (acte ci-dessous) (Cette Jeanne Foret était fille de Pierre Forêt décédé à Mortagne en 1782 "maitre des petites écoles" - registres paroissiaux de Mortagne - AD 49). Elle est elle même décédée à Parthenay le 7 août 1808.

  3. Marguerite Françoise, née le 30 décembre 1752. Parrain : Jean Gabard, oncle - Marraine : Marie Françoise Liger, tante. Épouse Pierre Duchesnay (Duchesnoy) le 28 novembre 1781 à Cholet (N.D). La cérémonie de mariage est célébrée par l'abbé Jottreau de Beaulieu (acte ci-dessous). Décédée le 13 avril 1837 à Bressuire (aux Ursulines) - Pierre Duchesnay devint avoué à Beaupréau (49).

  4. Marie Anne, née 3 février 1756. Parrain : Gilles Reveillère, cousin germain - Marraine : Marie Anne Jottereau, tante (acte ci-dessous). Décédée le 11 Ventôse an IX (2 mars 1801) à Saint-Laurent-sur-Sèvre - Sœur hospitalière. Son acte lui donne l'âge de 44 ans et la prénomme bien Marie Anne ainsi que l'acte de sa succession (AD79 - Registre des successions du Bureau de Bressuire - 3Q4/86) .

  5. Marie, née vers 1756. Épouse Claude Dansart le 10 floréal an IV (29 avril 1796) à Parthenay. Son acte de mariage lui donne l'âge de 40 ans.

  6. Jean, né le 10 juin 1757. Parrain : Jean Hallebert (Qui signe : Albert), cousin germain - Marraine : Françoise Gabard, cousine germaine. Décédé à Cholet (N.D) le 10 décembre 1758.

  7. François, né le 30 mai 1758. Parrain : Jean Bourdaizeau, cousin germain - Marraine : Marie Gabard, cousine germaine.

  8. Pierre, né le 9 juillet 1759. Parrain : René Gabard, cousin germain - Marraine : Marie Liger, soeur.

(acte de baptême de Marie Marguerite Liger en 1749 - Le parrain est "François Jottreau ecclésiastique oncle de l'enfant" qui signe "François Jottreau" - AD49 6E333/2)

(Acte de baptême de René Liger en 1756 - Marraine : Marie Anne Jottreau, tante de l'enfant donc soeur de l'abbé Jottreau de Beaulieu - AD49 6E332/2)

(Mariage de Marguerite Liger à Cholet en 1781, célébré par l'abbé François Jottreau de Beaulieu - AD49 6E332/2)


(Acte de mariage de René Pierre Liger en 1781 à Mortagne, célébré par l'abbé Jottreau de Beaulieu - AD85 2E151/3) - (Marguerite Jottreau, mère du marié signe f(emme) Marguerite Liger)



Autres parentés


Outre cette famille Liger, héritière de l'abbé Jottreau, ces actes nous permettent d'identifier deux sœurs de l'abbé :


  • Marguerite Jottreau, épouse René Liger

  • Marie Anne Jottreau (marraine de René Liger en 1756)

(signatures de René Liger et de son épouse Marguerite Jottreau sur l'acte d'inhumation de Marie Bodet (mère de René Liger, veuve de François Liger), le 26 avril 1753

(Registre de Cholet (N.D) - AD49 6E332/2))


(signature de Marguerite Jottreau sur l'acte d'inhumation de Jacques Liger son beau-frère à Cholet (N.D) le 29 juin 1756 - AD49 - 6E332/2)


L'acte ci-dessus est le mariage de Louis Guerry, boucher de Mortagne-sur-Sèvre (85), veuf de Renée Texier, avec Marie Albert, à Cholet (N.D) en 1754 (AD49 6E332/2) - Parmi les signataires nous trouvons Margueritte Jottreau et sa soeur Marie Anne).


L'acte est intéressant puisque le couple Guerry/Albert donnera naissance le 22 juillet 1756 à Louis Esprit Guerry, qui devint prêtre vicaire de La Forêt-sur-Sèvre (79) et qui refusa le serment à la Constitution civile du Clergé. Ce qui lui valut d'être déporté en Espagne en 1792. Au début du XIXe siècle il fut une figure marquante parmi les prêtres réfractaires au Concordat de 1801. Emprisonné à ce titre, il se soumit finalement et fut nommé, à la demande des paroissiens, à... Beaulieu-sous-Bressuire où il exercera de 1809 à 1814. Une des actions qu'il mena à Beaulieu, nous en reparlerons, fut de donner une sépulture décente à l'Abbé Jottreau dont il était parent par la famille Albert (voir la naissance de Jean Liger en 1757 ci dessus).

Ce qui amena l'abbé Benestreau, curé de Beaulieu, à écrire en 1902 que l'abbé Guerry était le neveu de l'abbé Jottreau ("Abrégé historique de la paroisse de Beaulieu-sous-Bressuire de 1793 à 1902" - Archives de l’évêché de Poitiers). Ils étaient plutôt cousins par les Albert, comme nous le verrons également dans un acte ci-dessous.


Si ces familles Liger et Guerry nous apportent des informations sur la famille de l'abbé Jottreau et nous permet d'identifier deux sœurs, pour autant ils ne nous apportent aucune indications sur les origines de l'abbé.



Les origines de l'abbé Jottreau


Ce sont en vérité les actes de la succession de l'abbé, rédigé le 9 brumaire an 7 et présenté en début de cet article, qui nous apportent la probable réponse à la question des origines de l'abbé.

L'acte indique que l'abbé possédait "la moitié d'une maison appelée Malabry, commune de Saint Porchaire". Cette dernière commune est de nos jours rattachée à Bressuire.


Le 21 août 1746 y fut inhumé François Jottreau, "de Malabrit"... Acte également signé d'un "François Jottreau".


Voici donc retrouvé l'origine du bien possédé par l'abbé Jottreau et laissé en héritage à ses nièces Liger.

Nous retrouvons même sur Saint-Porchaire quelques traces de la famille Liger (malheureusement pas le mariage de Marguerite Jottreau avec René Liger) :


Le 7 décembre 1754, fut inhumé le corps de Marie Liger épouse Bourdaizau (voir la naissance de René Pierre Liger en 1751 ci-dessus) en présence de René Liger et de l'abbé François Liger...


Une étude des registres de Saint-Porchaire nous permet d'établir la généalogie de la famille Jottreau :


François Jottreau (est-ce lui qui est décédé à Malabrit ?), "aubergiste" "hoste" de Sainte Catherine (lieu-dit et prieuré de Saint-Porchaire, voisin de Malabry et à proximité immédiate de Bressuire) épouse de Catherine Albert.


(Carte de Cassini)


(Détail du cadastre de 1811 - AD79 - 3P289/1 - Sainte Catherine se trouvait au niveau de la Porte Labatte)



Le couple François Jottreau/Catherine Albert eut plusieurs enfants :

  1. François, décédé à Saint-Porchaire le 23 mars 1727 âgé d'environ 4 ans.

  2. Maurice, né le 30 juillet 1724.

  3. Joseph, né le 26 mars 1726. Décédé à Saint-Porchaire le 17 août 1728.

  4. Catherine Marguerite, née le 29 avril 1727 (acte ci-dessous).

  5. François, né le 20 août 1730. Parrain : Jacques Bouchet - Marraine : Jacquette Deveau. (acte ci-dessous) - Il s'agit probablement du futur abbé de Beaulieu-sous-Bressuire.

  6. Michel, né 1er mars 1732.

  7. Marie, née le 10 août 1733. Marraine : Anne Albert (qui signe) (acte ci-dessous). C'est probablement elle qui décède à Saint-Porchaire le 13 octobre 1778 à l'âge de 45 ans sous le prénom de Marie-Anne. Témoin de son inhumation : "François Jottereau curé de Beaulieu, son frère" (acte ci-dessous). Il est possible qu'elle soit devenue religieuse puisque, outre son frère, les autres témoins sont "Gaudouin prestre, le père Thevenin gardien des Cordeliers" (couvent de Bressuire) (acte ci-dessous).

Relevons également la présence de la signature de Marguerite Jottreau, en tant que marraine, sur l'acte de baptême de Pierre Turpault en 1746 à Saint-Porchaire (ci-dessous)

(Acte de baptême de François Jottreau, à Saint-Porchaire le 21 août 1730 - AD79 - 12num 12/8)


(acte de baptême de Marguerite Jottreau, à Saint-Porchaire en 1727 - AD79 - 12num 12/8)


(acte de baptême de Marie (Anne) Jottreau à Saint-Porchaire en 1733 - AD79 - 12num 12/8)


(acte d'inhumation de "Marianne Jottereau" à Saint-Porchaire en 1778,

en présence de son frère François curé de Beaulieu - AD79 12num 12/9)


(Signature de Marguerite Jottreau sur l'acte de baptême de Pierre Turpeault à Saint-Porchaire en 1746 - AD79 12num 12/8)


Notons également que Sainte-Catherine resta probablement un temps au sein de la famille puisque en mars 1792 le procureur de la commune de Bressuire Berthelot rédige une longue lettre dans laquelle il précise :


"L'hôpital est très utile, il admet tous les gens de troupes infirmes et enfants trouvés et abandonnés, malades infortunés de la ville, mais dans une grande détresse au point qu'il manque aujourd'hui de pain. Il lui est dû la quantité de 20 charges de seigle par le prieuré de Sainte-Catherine dont est chargé d'acquitter la demoiselle Liger fermière dudit prieuré…" (cité par Philippe Gaury - "Bressuire en Vendée militaire : Bressuire, ville martyre de la Révolution" - Volume 2 - 1988 - Editions du Choletais).


Victime de La Guerre de la Vendée


Rappelons ce qu'indique la pierre tombale de l'abbé Jottreau dans le cimetière de Beaulieu : "victime de la révolution de 1793". Épitaphe confirmée par l'acte de succession qui précise bien que ce décès est survenu "pendant la Guerre de la Vendée"



Que sait-on précisément des circonstances de ce décès ?


Le Marquis de Roux dans son ouvrage "Histoire religieuse de la Révolution à Poitiers et dans la Vienne" (Lyon - Librairie Lardanchet - 1952) nous livre quelques précisions sur le devenir de l'abbé durant la Révolution :


"Le soir même du Dix Août (1792), l'Assemblée Législative avait déclaré exécutoires les décrets que Louis XVI avait jusque là paralysés par son veto. Celui du 27 mai entrait donc en vigueur et les départements étaient désormais obligés de déporter tout ecclésiastique dénoncé par vingt citoyens actifs de son canton, si l'avis du District était conforme.

(...)

Quant aux patriotes, ils pourchassent les réfractaires sans s'embarrasser de recueillir vingt signatures, de vérifier la qualité de citoyen actif et le domicile dans un même canton des des dénonciateurs et de soumettre le tout au District puis au Département.

(...)

[La garde nationale] de Mazeuil a saisi chez une dame Belleville, Jottreau et Triffaut du Treilles, curés de Beaulieu et du Martray." (Source de l'auteur : "Dél. Cons. gén. Dép., 25-26,31 août 1792)


Ainsi l'abbé Jottreau fut arrêté dans la Vienne dans la commune de Mazeuil (Vienne, entre Poitiers et Loudun). Que faisait-il là-bas ?

Il fut arrêté exactement le 24 août 1792 (Marquis de Roux - ibid) en compagnie de l'abbé Louis-Alexandre Triffaut des Treilles, curé de Loudun, réfractaire et clandestin qui fut libéré quelques jours plus tard (et parvint à se cacher). On peut imaginer que l'abbé Jottreau fut libéré en même temps que lui, mais les raisons de sa présence loin de Beaulieu reste mystérieuses, si ce n'est que le fait qu'il fut en compagnie d'un prêtre réfractaire, ainsi que son arrestation, nous laissent penser qu'il le fut lui-même et cette idée est en accord avec la tradition orale à Beaulieu qui conserve le souvenir de messes clandestines faites par l'abbé Jottreau au château de La Dubrie (Beaulieu).

La date de l'arrestation de l'abbé Jottreau peut également être un indice puisque, du 19 au 24 août 1792 les alentours de Bressuire s'insurgèrent en protestation contre la levée des Volontaires organisée à la suite de la proclamation de la Patrie en danger (22-23 juillet à Paris). L’insurrection débuta à Moncoutant (79) le 19 août et se termina par le massacre des insurgés, au Moulin Cornet (Bressuire) le 24 août. Nous savons que des habitants de Beaulieu participèrent à cette révolte. L'abbé a-t-il fui à ce moment là, craignant que cette prise d'arme ne l'expose ? Quoiqu'il en soit, il revint à Beaulieu...


Là encore c'est la tradition locale essentiellement qui nous explique ce qu'il devint, ainsi que les érudits locaux.

L'abbé aurait encore une fois trouvé refuge dans le château voisin de La Dubrie, où vivaient encore les dames de La Haye-Montbault (Radegonde qui suivra l'armée Vendéenne en 1793 lors de La Virée de Galerne et aurait été tuée lors de la bataille du Mans en décembre - Catherine, emprisonnée en 1793 à Fontenay-le-Comte, elle serait décédée en prison). Le maître des lieux, Charles Gabriel de La Haye Montbault était en exil dans l'armée des Princes depuis 1791 (il sera tué lors du débarquement anglo-émigrés de Quiberon en 1795).

Ainsi lors du retour de l'abbé Jottreau à la fin de 1792, il est donc protégé par les dames du lieu qui lui ont aménagé une cache dans une chambre du château, mais lorsque la guerre civile éclata il n’hésitait pas à porter les derniers sacrements aux habitants de Beaulieu frappés lors des combats, et aurait été ainsi dénoncé aux autorités Républicaines qui investirent alors le château de La Dubrie.


Une lettre conservée aux Archives de l’évêché de Poitiers, de la main d'un prêtre du milieu du XXe siècle, précise :


"Je pourrais vous dire également que Beaulieu, de par sa position géographique aux portes même de Bressuire, eut beaucoup à souffrir de la Révolution, que son curé d'alors découvert dans une cheminé où il s'était caché fut assassiné sur place"

En 1902, l'abbé Benetrault écrivit que les traces de sang étaient encore visibles dans la chambre où l'abbé fut exécuté - ("Abrégé historique de la paroisse de Beaulieu-sous-Bressuire de 1793 à 1902 - Archives de l’évêché de Poitiers). Lorsque le corps de l'abbé Jottreau fut découvert par les habitants, il fut inhumé à la hâte dans la chapelle du château.


Il faudra attendre l'arrivé à Beaulieu de l'abbé Guerry, déjà évoqué, pour que les restes soient inhumés dans le cimetière qui avoisinait alors l'église de Beaulieu. Sa tombe fut transférée à son emplacement actuel, lors de la création du nouveau cimetière en 1895.




Un étonnant héritier


L'histoire ne s'arrête pas là. Lors du règlement de la succession de l'abbé Jottreau en 1797 un nom doit nous interpeller : Claude Dansart, époux de Marie Liger, alors Claude Dansart, à Parthenay. Ce Claude Dansart est loin d'être un inconnu... Partisan des idées de la Révolution, il s'illustra à Paris en fondant "La Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe" qui compta Tallien, ou encore Merlin de Thionville parmi ses membres. C'est donc une figure de la Révolution française qui devait hériter des biens d'un prêtre réfractaire et martyr des Guerres de Vendée…


Mais ceci est une autre histoire que je vous invite à découvrir dans l'article :

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