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Jean Théophile Victoire Leclerc l’Enragé devenu Jean Leclerc, l’éditeur de l’Ami des Lois.




Introduction


Il y a plus de quatre ans, dans un projet d’ouvrage qui hélas ne vit pas le jour et devant regrouper des biographies de femmes de l’Ouest de la France, je me suis intéressée à la Révolutionnaire Pauline Léon. Cette révolutionnaire qui fut présidente des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires et qui avait épousé en novembre 1793 l’Enragé Jean Théophile Victoire Leclerc d’Oze dit Leclerc de Lyon, était décédée en Vendée[1]. Le devenir du couple emprisonné en avril 1794 et libéré après thermidor avait été pour les historiens un mystère pendant près de deux cent ans[2]. La première découverte les concernant date de 1982, lorsque le canadien Michael Davis Sibalis publia dans les Annales historiques de la Révolution française une lettre de Pauline Léon de 1804[3]. En signant “épouse Leclerc”, elle demandait la libération de son jeune frère le sans-culotte François Léon arrêté pour son anti bonapartisme[4]. Elle y indiquait élever seule son enfant[5]. En 1793, Claude Guillon, spécialiste des Enragé(e)s dans l’ouvrages Deux enragés de la révolution, Leclerc de Lyon et Pauline Léon[6] avait rappelé cette lettre et détaillait les fausses pistes dues aux homonymes, comme notamment cet administrateur de la Sarthe prénommé Théophile que certains, de mauvaise foi, prétendent encore, être l’Enragé[7]. Dans Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire, de Guillon paru en 2006 nous y apprenions qu’elle était décédée à La Roche-sur-Yon où elle avait rejoint sa sœur cadette[8] ; et dans l'édition de 2016 de Notre patience est à bout, 1792-1793, les écrits des Enragé(e)s[9], Guillon donna de nouveaux éléments fort intéressants. Ainsi, il avait retrouvé Leclerc fonctionnaire au début du Directoire dans les bureaux de l’Instruction publique[10]. Selon une demande de poste datant de mars 1796, Leclerc indiquait avoir été défenseur de la Convention dans le bataillon des patriotes de 89 lors de l’insurrection royaliste de vendémiaire an IV ; dans un autre courrier d'octobre 1798 sollicitant là aussi un poste à l’étranger, Leclerc indiquait avoir fait la campagne d’Italie. En France, c’étaient les dernières traces le concernant connues des historiens.


Ayant été généalogiste professionnelle pendant de nombreuses années, ce mystère concernant le devenir de Jean Théophile Victoire Leclerc d’Oze m'intriguait. Je décidais alors de mener une enquête. Cette enquête est expliquée dès la première édition de juillet 2019 de mon ouvrage Jean Théophile Victoire Leclerc, la vie d’un révolutionnaire enragé[11]. Je vous en dispense le long cheminement, et les pistes suivies grâce notamment aux tables de successions des départements de Vendée et de la Loire. J’ai ainsi retrouvé de manière sûre et certaine sa trace outre-Atlantique où il était dès 1809, éditeur du journal louisianais L’ami des Lois.


Précisons en toute honnêteté que l’historien américain Rafe Blaufarb dans son ouvrage Bonapartists in the Borderlands. French Exiles and Refugees on the Gulf Coast, 1815-1835 avait déjà désigné, en 2005, notre Enragé comme étant le même que Jean Leclerc du journal louisianais, affirmation que dans sa thèse Émigration et politisation : les Français de New York et La Nouvelle-Orléans dans la première moitié du XIXe siècle (1803-1860), Marieke Polfliet pensait pouvoir corroborer[12]. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître comme l’indique Claude Guillon dans sa dernière édition de février 2021 de Notre patience et à bout, cette affirmation n’avait pas traversé l'Atlantique[13]. Précisons toutefois qu’ à ma connaissance, aucun érudit ou historien américains de la fin du XIXe et du début du XXe ayant publié sur la presse Louisianaise n’avaient jamais mentionné cette hypothèse[14].



L'Ami des Lois, journal louisianais


Après avoir passé de nombreuses semaines durant l’hiver 2018-2019 à compulser toutes les archives et tous les exemplaires de l’Ami des lois et journal du soir en ligne à partir de 1816, avec une lecture particulièrement attentive des éditoriaux et des articles signés par Leclerc, je pense, tant que ce peu, connaître sa vie et sa pensée pendant cette décennie qu’il passa en Louisiane, exercice fort difficile dû à la complexité de la contextualisation et à l'absence de certaines sources.


Même si le territoire de la Louisiane avait été vendu par Napoléon aux Etats-Unis d'Amérique en 1803, en 1804 il fut un lieu de refuge pour les colons fuyant Saint-Domingue. Une deuxième vague d'émigration eut lieu en 1808-1809, cette fois-ci suite à la campagne de Napoléon en Espagne, d'importantes émeutes anti-françaises, notamment à Cuba, contraignirent les anciens colons de Saint-Domingue de se réfugier en grand nombre en Louisiane. Ainsi à cette période, la population en Louisiane crût considérablement par l’afflux massif de ces nouveaux arrivants. Cela favorisa l’essor de nombreux journaux de langue française comme le Courrier de la Louisiane, le Louisiana Gazette... Et le 18 novembre 1809, le gouverneur William C. Claiborne, dans un courrier qu’il adressa au secrétaire d'État Robert Smith, joignit un prospectus annonçant la création de l'Ami des Lois. Hilaire Leclerc aîné[15] y était indiqué comme éditeur et rédacteur[16]. Le terme aîné est important, car Hilaire dans un premier temps servait de prête-nom à son frère notre ex Enragé. Le premier numéro de l’Ami des Lois parut le 21 novembre, et très rapidement un “J.” puis un “Jn”[17] et enfin “Jean” apparurent dans le bandeau. En mai 1815, le journal se renomma l’ami des Lois et Journal du soir[18].


Dès son arrivée en Louisiane, l’ex Enragé Leclerc s’investit complètement dans son journal et dans la vie politique de ce territoire américain. A l’inverse du Moniteur de la Louisiane d'opinion royaliste, tout comme le Courrier de la Louisiane où officiait son ami Thierry[19], l’Ami des Lois était d’opinion républicaine, mais de tendance radicale.


En aparté, nous n'avons que peu d’éléments concernant la vie de Leclerc entre 1798 et 1809. Au gré de certains articles de son journal, il indiquait avoir fréquenté les plus grandes capitales européennes[20] et avoir séjourné aux Pays-Bas[21]. Et selon le créole hispanophone Louis Declouet[22] dans un rapport adressé à l’Espagne en 1814 Jean Leclerc, quelquefois appelé Juan[23], avant d’être journaliste à La Nouvelle-Orléans, fut précepteur des deux fils aînés du comte de Casa Rul à Mexico, Manuel Rul Obregón et Mariano Rul Obregón, nés respectivement en 1795 et 1796[24]. Il est de même fait mention une fois qu’il fut clerc de notaire chez l’avoué orléanais Mazureau[25].


L’Ami des Lois et Journal du soir contenait notamment des annonces diverses comme l’arrivée des bateaux, des publicités vantant les nouvelles marchandises tout juste débarquées d’Europe, les spectacles à venir… Le journal, de temps à autre, servait d’intermédiaire pour la vente d’ouvrages, ce qui peut donner à la parution d’avis cocasses :

“ Le Monsieur Espagnol, dont je ne me rappelle plus le nom et dont j’ignore l’adresse, qui déposa il y longtemps, dans mon bureau la Loi des Indes, en 4 volumes, avec commissions de les vendre au prix qu’il a fixé : il est invité à en venir prendre le montant au bureau de cette feuille. J. Leclerc[26]” . Il est vrai que Leclerc avoua lui-même en 1816 : “(…) Je suis faible de corps et de vue, très distrait et très préoccupé (...)”[27].


Les catastrophes locales y étaient largement commentées, comme la grande inondation de mai 1816 avec ses dégâts, et les nombreuses suggestions pour tenter d’y remédier.


Ce fut l’occasion pour fustiger les profiteurs, rare trace retrouvée en date du 13 mai 1816 des thèmes chers à l’Enragé : “ L’administration municipale est venue au secours des indigents et leur a procuré des rations et des logements ; mesure d’autant plus à propos que quelques propriétaires sans entrailles n’ont pas rougi de spéculer sur cette calamité publique pour porter les loyers à un taux exorbitants.”

Mais, si à la lecture des numéros de son journal disponibles sur Internet, il est quasi impossible de retrouver le signataire du Manifeste des Enragés, l'amant de la Révolution , comme il se décrivait lorsqu’il était en prison en 1794 [28], par contre se retrouve dans l’éditeur de l’Ami des Lois.


L’ami des révolutionnaires de l'Empire espagnol en Amérique


Jean Leclerc fut en effet un défenseur de toutes les luttes et causes indépendantistes mexicaine et sud-américaines. Certains comme Declouet ont pu y voir le travail de déstabilisation d’un agent bonapartiste. Leclerc était considéré comme faisant partie du groupe de bonapartistes[29] de Louisiane, comme Jean Blanque entre autres, et alliés du consul Tousard[30], qui suivait les ordres transmis par l'ambassadeur Serrurier[31]. Les sympathies bonapartistes de Leclerc furent notamment visibles par ses écrits lors des derniers instants de l’Empire. Ainsi, le 13 juin 1814, Leclerc indiqua dans  l’Ami des lois et Journal du soir  : “ Attendons encore, et ne nous berçons pas d’illusions. La France est unie et en armes, le Grand homme est intact, ainsi que son armée ; sa marche n’est que celle d’un vaincu qui s’échappe, c’est le lion qui vient ressaisir sa proie. Nous ne saurions tarder à apprendre le dénouement”. Et le 14 juillet 1814, en ayant appris la chute de Napoléon : " Nous avons douté et contredit tant que le doute a été possible, mais quand la vérité nous est parvenue bien évidente, et bien claire nous l’avons présenté toute nue à nos lecteurs ; il vaut mieux avaler un breuvage amer que de l’apporter goutte à goutte. "


Toutefois, Leclerc, toujours aussi complexe, semble avoir aidé le babouviste Lamberté, évadé de Cayenne et réfugié en Louisiane[32].


Selon le consul espagnol en Louisiane, Morphy, ces révolutionnaires recevaient de l’argent et des fonds d’une "association " de Louisianais[33] qui, en espérant en tirer des profits financiers, encourageaient personnellement les insurgés contre les propriétés espagnoles. Les plus connus étaient Edward Livingston[34], son beau-frère Auguste Davezac[35], John Randolph Grymes, le capitaine Perry, Abner Duncan, Vincent Nolte... Le baron Henri de Sainte-Gêmes, grande personnalité de La Nouvelle-Orléans[36] avant son retour en métropole fut aussi un soutien financier. Ces citoyens louisianais armaient des vaisseaux pour la course[37]. Les prises, marchandises de contrebande non taxées par l'état, à prix défiant toute concurrence étaient proposées aux particuliers et commerçants de Louisiane, tandis que les esclaves se trouvant dans ces navires étaient vendus aux plantations. Jusqu’en 1814, le lieu de vente était à Barataria dans les bayous, havre des corsaires Laffite, You, Beluche, Aury… Et comme une grande partie des commerces louisianais francophiles[38], celui d’Hilaire Leclerc profita de ces marchandises.

Ces flottes des corsaires servaient aussi au transport d’insurgés qu’ils débarquèrent comme lors de l’expédition de Mina ; ou embarquèrent pour leur éviter une mort certaine lors de défaites comme celle de Carthagène en décembre 1815 [39] ; mais ils menaient aussi des combats navals contre la flotte espagnole, notamment à la bataille du lac Maracaibo.

Siège de Carthagène en 1815, troupes espagnoles

Pour toutes ces raisons, c'était donc logique que Jean Leclerc soutienne aussi ces corsaires[40] dont son ami Renato Beluche qui fut particulièrement acquis à la cause du Libertador Bolivar[41].

Régulièrement dans l’Ami des Lois, puis dans L’Ami des lois et journal du soir, Leclerc fit paraître les proclamations des indépendantistes[42]. Le 6 janvier 1814, le Révolutionnaire Juan Mariano Picornel y fit insérer une proclamation en faveur de l’émancipation de l’Amérique espagnole. ; et José Manuel Herrera, diplomate des insurgés, abonné à  l’Ami des Lois  durant son passage à La Nouvelle-Orléans, y fit éditer un  Manifeste[43]. Les autorités royalistes de la Nouvelle-Espagne s’en étaient émues et firent parvenir au gouvernement espagnol une copie d’un article paru dans le n° 1074 du 27 décembre 1815 de L’Ami des lois et Journal du soir [44]...

Au printemps 1817, le journal de Leclerc était toujours aussi bien informé, car il reçut personnellement du commandant Sébastien Boquier une copie du compte-rendu de la défense héroïque du fort de Boquilla de Piedras sur la côte de Veracruz face aux troupes royalistes plus importantes en nombre.[45] L’ami des Lois et Journal du soir  servit même de sources à certains journaux d'autres états de l’Union, mais aussi d’Europe.



Par exemple, les exploits de Guadalupe Victoria indépendantiste républicain mexicain, futur premier président du Mexique de 1824 à 1829, alors général de la cause indépendantiste, étaient régulièrement indiqués dans les colonnes et repris aussi par d’autres journaux des États-Unis comme le Missouri gazette du 22 mai 1817 ou le Lancaster Intelligencer du 5 février 1817[46].


Bataille de Boyacá remportée par Bolivar( Colombia, 1819). peinture de Martín Tovar y Tovar (Federal Palace, Caracas) Domaine public

Leclerc soutenait non seulement les causes mexicaine et texane, mais aussi tous les mouvements de libération d’Amérique du Sud, et il suivit plus particulièrement Bolivar dans ses victoires tout comme dans ses défaites[47]. Il est vrai que nombre de révolutionnaires français et de soldats et officiers de Bonaparte avaient rejoint le Libertador[48]. Leclerc informa aussi ses lecteurs des exploits de l’aventurier révolutionnaire écossais Gregor McGregor[49]. Il établit avec le corsaire Aury, une relation de confiance, et celui-ci lui demanda de faire publier cette annonce :


" À l’éditeur de l’Ami des Lois

Galveston, 25 janvier 1817

Monsieur,

Ayant eu connaissance par vos feuilles, des plaintes que portent les habitans de la Louisiane, sur l’enlèvement de leurs esclaves, qu’ils attribuent aux corsaires mexicains ; j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien rendre publique par la voie de votre journal la déclaration que je fais qu’il n’en est venu aucun dans cet établissement, au moins à ma connaissance ; cependant comme il se pourrait qu’il en arrivât quelqu’uns messsieurs les habitants qui penseraient que nos corsaires ont emmené un ou plusieurs de leurs nègres peuvent envoyer ici leurs signalemens et prendre des mesures pour que le bâtiment qui les raménerrait à Louisiane ne soit pas compromis, ils seront renvoyés de suite.

j’ai l’honneur de vous saluer

Le gouverneur civil et militaire de Galveston,

Aury

Mr. Leclerc, Editeur}

de l’Ami des Lois}

Nouvelle-Orléans} "


Son journal permit aussi de diffuser des réflexions politiques novatrices pour l’époque. En effet, le 6 et 7 mars 1816, fut publié dans  l’Ami des Lois et Journal du soir une lettre intitulée considérations offertes aux américains des Etats-unis sur la Conspiration du gouvernement Britannique et des rois de l’Europe ses stipendiaires, contre la liberté et la paix du monde » expliquant :

“La cause du Mexique, celle du Venezuela, celle de toutes les républiques naissantes du nouveau monde est votre cause ! si vous les laissez détruire en détail, votre tour viendra et vous aurez mérité votre sort ! [50]”


Très au fait de toutes ces révolutions d'indépendance hispano-américaines et de la politique de Washington, et suite à un article du Orleans Gazette se faisant l’écho de la cession par l’Espagne de la Floride aux États-Unis, le 12 février 1817, Leclerc fit paraître dans L’ami des Lois et Journal du soir du 12 février 1817 son analyse fort pertinente sur la situation :

Nota — Une circonstance qui semblerait ajouter de la force publiée dans Orléans Gazette de ce matin c’est le message publié dans un de nos numéros antérieurs où le président recommande au congrès des mesures législatives pour mettre un frein aux armements qui se font dans les ports de l’union pour les colonies Espagnoles insurgées. Cette espèce de management politique pour une puissance qu’on est loin de craindre proclame solennellement à l’époque où on s’y attendit le moins se lie parfaitement à l’objet de la négociation dont nous venons de parler

Personne n’ignore l’état pitoyable des finances des Espagne ; la fameuse expédition de Cadix, annoncée avec tant d’emphase, et toutes les forces avaient été sans doute sur exagérées, est restée dans le port, parcequ’on ne fait pas partir des matelots et des soldats sans leur donner des avances. Il ne serait donc pas étonnant qu’un gouvernement affirmé eût cédé pour quelques millions un pays qui lui est au fond plus dispendieux qu’unie, et qui doit inévitablement lui échapper un jour.

Si nos conjonctures se vérifient nous féliciterons les États-Unis d’une acquisition avantageuse qui détruit la solution de… entre les autres états et celui-ci sans une invasion hostile quelque heureuse qu’elle eû pu être, n’en donne à l’ennemie qu’une possession précaire ; mais elle a été destructrice, tandis que la Louisiane devient pour ainsi dire inattaquable, quand il n’y aura pas dans le voisinage des points non protégés qui facilitent le débarquement d’un ennemi.

Que les amis de l’indépendance l’Amérique méridionale se tranquillisent quant aux ménagements politiques auxquels cette cession pourrait donner lieu. Le sort en est jetté, et, comme nous l’avons tant de fois prédit, les efforts de la tyrannie sont vains. Les idées libérales ont pénétré dans cette belle partie du nouveau Monde ; la population s’aguerrit tous les jours ; les cruautés de leurs oppresseurs ont exalté ces têtes Méridionales ; il y aura sans doute une alternative de succès et revers pendant quelques années, mais nous voyons Venezuela et la Nouvelle-Grenade renaît de leurs cendres ; Buenos Ayres conserve une attitude respectable ; chaque effort que fait l’Espagne est une convulsion fatale pour elle ; ses pertes sont irréparables ; tandis que les indépendants reprennent de nouvelles offres, l’Amérique peut garder la neutralité, mais jamais se joindre aux tyrans pour comprimer l’élan généreux de ses frères du Sud. Et n’a pas à craindre de rivalités de puissance ; elle est assez grande, assez peuplée, assez riche de son industrie et son sol pour soutenir une lutte qui ne se présente que dans une perspective d’une longue suite d’années ; elle est trop noble pour éprouver ces jalousies anticipées qui arment quelques fois les uns contre les autres des états voisins

[Note de l’Éditeur]”.


Les élections de 1812


Jacques Villeré

William C. C. Claiborne

En 1812, lorsque la Louisiane devenu un état se choisit démocratiquement un gouverneur, il y eut une vraie volonté d'hommes aux opinion bonapartistes de nommer en la personne de Jacques Villeré un créole français haïssant l’Espagne [51]. Celui-ci pouvait ainsi plus facilement soutenir les troubles révolutionnaires de la Nouvelle-Espagne que le gouverneur Claiborne aussi candidat. Ce dernier, même s’il était proche des idées des révolutionnaires, risquait de toujours appliquer la politique de neutralité du président Madison.

L’Ami des Lois fut le porte-voix du camp de Villeré[52]. Et, comme bien d’autres, afin de pouvoir voter, Leclerc devint Américain et acheta à Edward Livingston[53] une petite parcelle de terre, condition sine qua none pour être inscrit sur les listes électorales[54]. Il écrivit ultérieurement “Habitant d’une terre hospitalière et libre, nous nous glorifions de ce titre de citoyens Américains”[55]

Villeré perdit contre Clairbone, car même si La Nouvelle-Orléans avait voté pour lui, la Louisiane rurale et ses nombreux créoles espagnols ne voulant pas d’un représentant trop francophone plébiscitèrent Claiborne. Et comme il faut toujours trouver un bouc émissaire, de par la véhémence de son journal ayant pu effrayer les hésitants, on incrimina la défaite à Leclerc. L’autorisation qu’il avait obtenue de faire paraître les annonces officielles et les décrets émis par le gouvernement lui fut retirée, lui occasionnant de lourdes pertes financières[56].


La bataille de La Nouvelle-Orléans

Quelques semaines après les élections de la Louisiane, commença la guerre anglo-américaine. Ce conflit, dont l’une des origines était une forte tension avec l’Angleterre comptant imposer le blocus maritime à l’encontre de la France à toutes les nations, affaiblissant ainsi les échanges commerciaux des États-Unis. Le président Madison essaya de faire entendre la notion de neutralité pour pouvoir commercer avec la France grande importatrice de leur coton. Le début des hostilités s’avéra catastrophique avec l’incendie du Capitole, mais la jeune nation réussit à battre les Anglais, notamment grâce au général Andrew Jackson qui écrasa l’armée ennemie lors de la bataille de La Nouvelle-Orléans en janvier 1815  restée très célèbre aux USA car symbole de l’origine de la puissance militaire du pays. Cette bataille fut fondamentale pour les États-Unis, mais aussi pour cette ville se déterminant alors comme complètement américaine, et pour Jean Leclerc[57] .

En effet, ce dernier fit partie des défenseurs de La Nouvelle-Orléans[58]. Aux premiers coups de canons du matin de la grande bataille du 8 janvier, lui et certains de ses employés, alors qu'ils mettaient une édition sous presse, se sentant plus utiles à défendre le pays qu’à répondre à la soif de nouvelles de leurs lecteurs, rejoignirent leurs concitoyens sur le champ de bataille. Après que Leclerc eut salué le général Jackson ainsi que son état-major, on lui demanda ses presses typographiques pour imprimer les avis officiels. Il fit donc quérir ses journalistes et imprimeurs, puis rejoignit personnellement les lignes des volontaires où malgré une santé fragile et des problèmes de vue, il se battit courageusement.

Jean Leclerc fit part dans son journal en 1816 :


Si je rejoignis les Carabiniers après avoir quitté ces Messieurs, c’est ce qu’on peut demander aux volontaires de cette compagnie près desquels je me trouvais ; je ne cite que Mr Auguste Douce, entrepreneur de théâtre qui me dis à cette occasion, “je suis bien aise de vous voir ici[59]”. Il faut remarquer que quatre ordres successifs du général m’envoyaient en ville et m’autorisaient à requérir les typographes nécessaires pour les impressions du quartier-général ; je laissai là les impressions pour rejoindre mes frères d’armes.

Il n’appartient qu’à certains législateurs de s’envelopper de leur titre et d’en faire un écran pour se garantir du feu”.


Il reçut un certificat de bravoure qui, indiquait-il, était son bien le plus cher :

« Nous soussignés certifions dans la matinée du 8 janvier, vers les sept heures et demie, nous trouvant sur la ligne auprès du général Jackson, à peu de distance du magasin à poudre, nous vîmes arriver à la hâte M. leclerc, éditeur de l’Ami des Lois, qui après avoir salué le général dit qu’il avait été éveillé en ville par le bruit de l’artillerie, et s’était de suite mis en route pour le camp ; qu’il avait constamment couru pour se rendre, et nous jugeames qu’il devait en effet avoir fait beaucoup de diligence, Ledit M Leclerc nous quitta au bout de trois à quatre minutes en disant qu’il allait rejoindre la compagnie des Carabiniers dans laquelle il était entré volontaire.

En foi de quoi nous avons signé le présent certificat.

Nouvelle-Orléans, le 20 avril 1815

HD Peire Maj.44ème Inf À Lacarrière Latour 




Pendant ces premiers événements, L’Ami des Lois  cessa donc de paraître jusqu’à une édition spéciale du 15 janvier[60]. Cette édition spéciale dans laquelle l’admiration voire la dévotion que Leclerc portait à Jackson sont palpables, est un témoignage de première main concernant la bataille du 8 janvier. Entre le 2 février et le 15 mars, Leclerc devint imprimeur sous contrat de l’armée américaine[61] et publia des prospectus, des lettres de change et différents ordres du Général Jackson, dont celui du 7 mars, concernant les Français voulant quitter la milice. Ces Français résidant en Louisiane et n'ayant donc pas la nationalité américaine décidèrent, à la grande colère de Jackson, de quitter leur poste lorsque la victoire arriva. Cela entraîna de fortes dissensions dans le camp des francophones, Leclerc et sa plume acérée prirent parti pour Jackson.


Les élections de 1816


Durant l’été 1816, eurent lieu les élections du nouveau gouverneur de Louisiane en remplacement de Claiborne. Et même si Jacques Villeré, le malheureux perdant défendu lors des premières élections par Leclerc, se représenta, l’éditeur de l’Ami des Lois  et Journal du soir  soutint cette fois-ci son opposant le juge Lewis. Pourquoi ce choix ? La chute de Napoléon et l’arrivée de Louis XVIII sur le trône français avaient certainement occasionné chez Leclerc une rupture définitive avec la France, et il ne se voyait pas soutenir les conservateurs francophiles. Devenu alors définitivement américain et admiratif sans conteste de Jackson, il préféra soutenir un candidat porteur de la pensée de Washington.


Leclerc refusa notamment de faire paraître tout article ou encart en faveur de Villeré ce qui lui fut fortement reproché allant jusqu’à une campagne de dénigrement. On mit en doute sa probité[62] et on l'attaqua, à sa grande fureur, sur sa possible non participation à la bataille de La Nouvelle-Orléans[63].


Leclerc et ses démêlés avec la justice


Dans ses écrits, la verve de Leclerc pouvaient être fort humiliante pour celui contre lequel elle se dirigeait ; et il eut à batailler plusieurs fois, soit en duel[64] soit devant la justice. Edward Larocque Tinker, spécialiste du début de XXe de la presse franco-américaine en Louisiane le décrivait ainsi :

« Jean Leclerc est le taon le plus piquant et le plus spirituel que la Louisiane ait connu. Il devait être une peste pour tout le monde, car personne n’était à l’abri de ses traits, pas même les juges. Il faut lui pardonner ses attaques pleines de malice, car elles ont déchaîné le rire de toute la ville.(...) Leclerc acquit bientôt la réputation d’écrivain sarcastique par excellence. Toutefois, ses articles ne dépassaient pas les limites de l’honnête décence. Il ignorait le mot peur et était toujours prêt à recevoir avec les armes de leur choix les personnes qui se sentaient blessées par sa prose».


Ainsi, paru dans plusieurs journaux des Etats-Unis en 1811, reprenant ceux de Louisiane[65], cet entrefilet annonçant l'emprisonnement de Jean Leclerc :


New Orleans, Aug. 8

Mr. John Leclerc, editor of the Friend of the Laws at New-Orleans, has been condemned by the Superior Court of his territory ton an imprisonment of ten days, and a fine of fifty dollars, for having, as it is alleged, violated an injunction issued out by the Hon. F.X Martin, prohibiting the publication of a love Letter, written by an attorney at law, named Dennis, and which had been handed by the sweet Heart of this lawyer to the editor of the Friend of Laws.”

(La Nouvelle-Orléans, 8 août

M. John Leclerc, rédacteur en chef de l’Ami des Lois de La Nouvelle-Orléans, a été condamné par le tribunal supérieur de son état à un emprisonnement de dix jours et à une amende de cinquante dollars pour avoir, comme il est dit, violé une injonction émise par l’hon. F. X Martin, interdisant la publication d’une lettre d’amour écrite par un avocat, nommée Dennis, et qui avait été remise par l’amoureuse de cet avocat au rédacteur en chef de l’Ami des Lois)


Le procès sus-cité resta longtemps célèbre à La Nouvelle-Orléans[66]. Tout commença par une histoire d’amour ou plutôt d’amour-propre froissé d’un dénommé Henri R. Denis, éconduit par une veuve louisianaise grande amie de Leclerc, et par l’envoi de lettres anonymes. Leclerc chercha alors un prétexte pour provoquer Denis en un duel. Une blessure opportune permit à ce dernier d’éviter la confrontation. Mais, il n’échappa pas par voie de presse, aux attaques et calembours de Leclerc, calembours dirigés en particulier contre une académie de lettrés dont Denis était membre. La dite académie surenchérit alors par le biais de journaux locaux concurrents, et Leclerc riposta par des articles satiriques se gaussant d’une académie des bêtes. Cette farce tragi-comique monta d’un cran lorsque Denis, à la lecture de ces derniers articles, découvrit qu’une missive amoureuse signée par lui-même était en possession de Leclerc, et que par menace voilée ce dernier se proposait de publier. L’offensé demanda auprès du juge Martin une injonction empêchant le journaliste de publier ou de montrer cette lettre. Leclerc se défendit seul comme un beau diable et non sans malice (sans avocat francophone, ayant tous été soit engagés par Denis soit avaient promis la neutralité, et avec uniquement un conseiller, Grymes[67] alors avocat général s’étant désigné volontaire). En effet, il donna au courrier de Denis une grande publicité et le ridiculisant par là même. Le juge décida toutefois de maintenir l’injonction. Leclerc, furieux, se vengea en rédigeant deux articles corrosifs. Dans le premier, il annonça qu’une foule curieuse assiégeait son journal afin de lire le document original mais que par respect de la décision de la Cour, il regrettait de ne pouvoir répondre Toutefois, il indiquait que les personnes intéressées pouvaient se déplacer au greffe de la Cour supérieure où était détenue une copie exacte de la lettre. Dans le deuxième article, sous le titre Gazette extraordinaire d’Ispahan[68], Leclerc décrivit de manière impertinente un cadi fort stupide dénommé Mirtan, portrait à peine voilé de Martin.



https://news.google.com/newspapers?nid=vxVQT5kDUaMC&dat=18110805&printsec=frontpage&hl=fr
Courrier de la Louisiane du 5 août 1811

Le procès dura plusieurs jours, et Leclerc en vrai et bon orateur réussit à ce que la foule prit fait et cause pour lui. Martin le poursuivit pour ce que l’on pourrait appeler maintenant atteinte à la vie privée et Leclerc se défendit en invoquant la liberté de la presse. Les passes d’armes régalaient le public. Leclerc soutint que le juge devait se récuser  ; car s’étant reconnu en Mirtan, il y avait conflit d’intérêts. Martin refusa la demande. Blanque, Nugent, et Thierry arrivèrent alors au secours de Leclerc, les deux derniers ayant déjà eu maille à partie avec le juge[69]. Mais aucun d’entre eux n’étant avocat, ils ne pouvaient que le conseiller[70]. Leclerc fut condamné d’outrage au tribunal pour publication de la lettre, cette condamnation fut accompagnée de dix jours de prison et d’une amende de cent dollars. Leclerc fut alors amené triomphalement en prison le vendredi 2 août 1811 par les plus grands notables de la ville ainsi que ses admirateurs.




Courrier de la Louisiane du7 août 1811

De sa prison, Leclerc, fomenta une vengeance contre le juge ; informé que ce dernier le 8 août devait assister à la représentation théâtrale d’une pièce ayant pour sujet le roi Midas. Alexis Daudet, grand ami de Leclerc et, non seulement journaliste mais, aussi auteur et comédien reconnu, devait jouer le rôle-titre. Les deux compères modifièrent le texte de manière à ce que la pingrerie et les autres traits de caractère connus du juge fussent vilipendés[71]. Le tout Orléans voulut donc être présent lors de cette représentation, les avocats, notaires, banquiers, négociants, administrateurs et même le gouverneur Claiborne et le maire étaient présents dans leurs loges. Daudet sut si bien retranscrire les expressions si chères du magistrat que toute la salle reconnut l’objet de la parodie, rit de bon cœur  en criant “c’est le juge Martin !” Leclerc perdit certes le procès mais gagna auprès de l’opinion publique  ! Le lendemain dans sa prison, le journaliste reçut un groupe de dirigeants et personnalités locales[72]. Leurs esclaves ayant apporté des caisses de vin français et des mets délicats, un véritable banquet fut donné. Mais par vengeance, le juge Martin décida de laisser Leclerc croupir tout l’été en prison ; toutefois en vertu de l’habeas corpus, Leclerc fut libéré au terme de ses dix jours. En février suivant, il fut toutefois mis en accusation pour libelle devant un grand jury. L’unanimité ne fut pas trouvée et le jury fut dissous par le juge Lewis. Ce qui provoqua alors une bordée d’articles injurieux de la part de notre éditeur dans son journal (articles que firent reparaître les adversaires de Leclerc lorsque celui-ci soutint Lewis aux élections de 1816). Mais ce juge, de sa propre décision, le libéra tout de même.


Leclerc et l’esclavage


Hilaire, le frère de notre ex Enragé possédait des esclaves[73], et même si le doute peut être permis concernant Jean Leclerc[74], le radicalisme de celui-ci n’alla pas jusqu’à soutenir l’abolition de l’esclavage, loin de là. En parcourant le journal l’Ami des Lois et Journal du soir comme dans tous les journaux de La Nouvelle-Orléans, on y lit à chaque numéro les avis officiels de ventes d’esclaves et de recherches de fuyards. À sa décharge, à la différence d’autres publications de La Nouvelle-Orléans, à la même époque Jean Leclerc employait des "personnes de couleur libre", par exemple, pour le portage de son journal là où certains journaux, dont le républicain Courrier de la Louisiane,  utilisaient des esclaves comme main-d'œuvre. On peut le lire dans une annonce de fin mars 1817 :

Avis : le mulâtre Charles, porteur de cette feuille étant tombé malade, les abonnés sont priés d’envoyer prendre leur feuille au bureau pendant deux ou trois jours jusqu’à ce que le nouveau porteur soit au fait des adresses”. De plus, Jean Leclerc fit paraître une annonce le 1er mai 1816 indiquant qu’il recherchait comme apprenti imprimeur typographe, un enfant de couleur libre, de 12 à 14 ans, sachant lire. Ce qui pour l’époque est assez libéral. En réponse à l’annonce, il employa un garçon dénommé Alphonse Bazanac, "jeune homme de couleur libre, natif de saint jago (Santiago) de Cuba" ' [75].



Contrat d'apprentissage entre Alphonse Bazanac et Jean Leclerc (détail))

Il nous est impossible de connaître la position de Leclerc concernant la grande révolte des esclaves en 1811, aucun Ami de Lois de cette période étant en ligne. Mais par contre, nous savons qu’il n’eut aucune considération, ni pitié pour les esclaves noirs en fuite ayant, sous promesse d’affranchissement, combattu sous drapeau britannique lors de la guerre anglo-américaine. Comme le montrent quelques vers d’un Chant patriotique écrit après la bataille de La Nouvelle-orléans[76], pour le défenseur de La Nouvelle-Orléans que fut Jean Leclerc, ce n’était que de félons, alliés des Anglais. Abandonnés par ces derniers après leur défaite, un grand nombre s’était réfugiés dans le “Negro fort [77]” une colonie noire libre, lieu de rendez-vous pour les esclaves fugitifs.. Et lors de l’assaut de ce fort par les troupes américaines, l’Ami des Lois  et Journal du soir publia un article à la gloire des attaquants[78].


Vue d’une Rue du Faubourg Ste. Marie, Nouvelle Orléans par Felix Achille de Beaupoil, marquis Saint-Aulaire (1821)

Les conséquences du retour d’Hilaire Leclerc en France.


Le destin de notre ex Enragé en Louisiane fut lié à celui de son frère. Ce dernier fit fortune dans le négoce, dont une grande partie des produits proposés devaient provenir de Barataria [79]. A l'automne 1818, Hilaire prit la décision de revenir en France et fit paraître le 3 octobre 1818, cette annonce dans le journal l’Ami des Lois:

" Désirant s’absenter du pays pour cause de maladie, il prévient ses amis et les personnes avec lesquelles il est en cours d’affaires, qu’il vient de céder son magasin à Mrs Liautays et Dolloonde qui continuent le même genre d'affaires. Il engage les personnes qui lui doivent à vouloir le solder dans les plus brefs délais ; comme aussi ceux à qui il peut devoir de présenter leur compte. Il remercie ses pratiques de la confiance qu’elles ont bien voulu avoir en lui, et sollicite pour ses successeurs la continuation de leur patronage ". Au début de l'année 1819, Hilaire s’étant marié en 1816 avec une veuve Cazals ou Cazalo, avant son retour en France mit en vente ses esclaves[80], et acquit une splendide propriété proche de Montbrison[81].


Conséquence de ce départ, les bureaux de l’Ami des Lois et journal du soir dans un premier temps changèrent deux fois de lieu[82], puis le journal fut rapidement mis en vente[83], et acquis en février 1819 par James M Karcher. Et le lundi 22 février parurent les derniers écrits connus de Jean Leclerc :


"Nouvelle-Orléans, lundi 22 février 1819

Aux abonnés de l’Ami des Lois

Il serait aussi long qu’inutile et fastidieux pour le public de lire l’exposé des motifs qui m’ont déterminé à me défaire de l’établissement et de l’imprimerie de l’Ami des Lois.

En abandonnant cette carrière, j’ai la satisfaction de laisser mon journal entre les mains d’un bon américain excellent patriote, déjà avantageusement connu ici et qui doit gagner encore en se faisant connaître dans une carrière où il sera en évidence. Les amis qui m’ont protégé et à qui je garde la plus vive reconnaissance me donneront une dernière preuve en continuant de témoigner à Mr M’Karaher (écrit aussi McKaraker) la bienveillance qu’ils ont montrée pour son prédécesseur "[84].

Sont-ce un certain découragement vis-à-vis de sa situation et une envie d’une dernière aventure révolutionnaire  qui le firent quitter la Louisiane où il y vécut pendant plus de dix ans ? D'après une lettre du 1er mai de Jean Boze énumérant les personnes décédées ou quittant La Nouvelle-Orléans et adressée au baron de Saint-Gêmes retourné en France, Jean Leclerc aurait embarqué avec le corsaire Dominique You pour une destination inconnue[85].

Il fallut attendre plus d’un an pour retrouver sa trace ; il s’agit de sa nécrologie rédigée par son proche ami Alexis Daudet dans la rubrique intitulée Feuilleton paraissant dans le Louisiana Gazette  du 19 juillet 1820 :


Chronique du temps

Nécrologie

J’étais loin de penser en cherchant hier un sujet pour remplir les premières lignes de mon feuilleton, que je devais les consacrer aux regrets : j’ai acquis la triste certitude de la mort de Jean Leclerc ex-éditeur du journal de l’Ami des Lois : il est mort. Hélas ! dans le besoin. Homme de lettres dans toute l’étendue de ce mot, ami de tous les beaux-arts, qui ne lui étaient point étranger, puisqu’il était aussi habile musicien que versificateur agréable. On se rappellera toujours les charmants articles qui ont embelli les premières colonnes du journal qu’il rédigeait : personne ne plaisait plus facilement avec une vivacité étonnante une agréable répartie. Lié intimement avec lui depuis l’instant où il est arrivé dans cette ville, jusqu’au jour où il l’a quitté, puisque la veille de son départ il est venu me voir, personne n’a été plus à même que moi de juger ce caractère étonnant : il joignait à une véritable instruction ce désordre d’esprit, cette insouciance dans ses propres affaires, qui peut-être ont été cause de sa déplorable fin : obligeant ses amis dès que la fortune lui souriait, leur demandant les mêmes services quant il était dans l’embarras : combien de fois n’ai-je pas eu recours à lui ? combien de fois n’ai-je pas eu le bonheur de lui être agréable : cette extrême versatilité d’esprit lui faisait commettre des imprudences ; il les réparait avec une noble franchise. Tout le monde doit se rappeler que, débile de santé, ne voyant même pas, il n’hésita pas à se joindre à nos braves défenseurs lors de l’invasion des Anglais : mille témoignages flatteurs du général Jackson attestent le cas qu’il faisait de ses talents et de son patriotisme. Je me rappelle avec un plaisir mêlé d’amertume nos parties de plaisirs, nos petites brouilles et nos raccomodements ; je sais que ces particularités sont très peu essentielles et même peu intéressantes pour mes lecteurs, mais de me permettre d’exprimer mes vifs regrets sur la perte d’un homme dont tout le monde appréciait le mérite, et dont peu connaissait le cœur.”


Un aparté doit être fait, le journaliste Charles Hamond, lors des élections présidentielles de 1829 créa un journal pamphlétaire pour contrer la candidature d’Andrew Jackson, the Truth’s Advocate and Monthly Anti-Jackson Expositor.[86]. Hamond ayant consacré toute une annexe sur Jean Leclerc donne une version étonnante du décès de l’ex Enragé :



A few years afterwards, his skeleton corpse was discovered on an old matrass, in a vessel found in the Gulf of Honduras without a living soul on board

Othello’s occupation was gone,

his gibes and his jests no longer finding bidders at New-Orleans, with some of his piratical friends he proceeded to join Aury’s gang at Old-Providence, where he was made Judge of a mock Court of Admiralty. A learned and righteous Judge indeed! whose decisions not unfrequently verified the words of a French poem, once circulated at New Providence during Napoleon’s belligerent days.

'Le juge sans foi et d’un cœur mercenaire. Partage sans pudeur les profits du Corsaire'."

( Quelques années après, son cadavre a été découvert sur un vieux matelas, dans un navire découvert dans le golfe du Honduras sans âme qui vive à bord. Le sort en était jeté !

Ses railleries et plaisanteries ne trouvant plus de candidats à La Nouvelle-Orléans, il rejoint quelques-uns de ses amis pirates de la bande d’Aury à Old Providence, où il est nommé juge d’une fausse cour d’amirauté. Un juge savant et juste en effet ! dont les décisions ont souvent confirmé les paroles d’un poème français, qui circulait à La Nouvelle-Orléans durant l’Empire... )



Quel crédit peut-on donner à cette version ? Il est avéré que Dominique You qui avait quitté Gavelston au printemps 1819 pour tenter sa chance dans les Caraïbes, durant l’hiver 1819/1820 arriva à Old-Providence avec son navire la Guerrière  et vingt-cinq hommes à bord[87]. Le navire de You participa à l’attaque des troupes légalistes espagnoles des villes de Trujillo et Omoa, attaque qui fut un échec[88]. Il est dit qu’il retourna ensuite vers le golfe du Mexique pour déposer au tribunal de Galveston les prises éventuelles acquises sur le chemin du retour avant de repartir peut-être vers Aury[89]. Si Leclerc est décédé, comme cela est décrit dans l’article du Truth's Advocate and Monthly Anti-Jackson Expositor , c’est possiblement à ce moment-là. Quant à la cause de sa mort, notons que la fièvre jaune ravageait La Nouvelle-Orléans, mais aussi les Caraïbes cette année-là et fut des plus meurtrières.


Leclerc décéda donc sans retourner en France où vivait encore son épouse Pauline Léon. Lors du décès de cette dernière, elle fut indiquée “veuve Leclerc” démontrant qu’ils n’avaient pas divorcé. Toutefois, dans  l’Ami des Lois et Journal du soir  du 19 juin 1816, Jean Leclerc donna des indications concernant sa vie privée :

“ (...)Je lui observai que depuis la pièce voisine était ma jeune épouse, enceinte et très prêt de son terme ; qu’elle pourrait se tromper sur la nature de notre conversation.(...)” Cela pose question concernant la possible bigamie de Leclerc, surtout si on se réfère à l’index du notaire Lafitte du premier semestre 1815. Il y est inscrit une curieuse mention d’un contrat de mariage : “Leclerc Jean Baptiste - Victoïre Leclerc »[90].

Nous ne savons pas le devenir de cette jeune épouse, quant au fils que Leclerc eut avec Pauline Léon, très certainement il ne devait plus être de ce monde. En effet, il n'apparaît dans aucune succession en France, que ce soit celles de sa mère ou de ses oncles et tantes décédés sans descendance[91].


Conclusion

Entre Jean Théophile Victoire Leclerc Doze le jeune révolutionnaire exalté et Jean Leclerc le sarcastique éditeur louisianais de l’Ami des Lois, on peut penser à un reniement des idéaux de jeunesse. En effet, sa vie et ses écrits en Louisiane semblent éloignés des convictions révolutionnaires de Leclerc de Lyon. Toutefois, Jean Leclerc de l’Ami des Lois chercha inlassablement un idéal entraperçu lors de la Révolution française. Amoureux d’une certaine forme de démocratie et de liberté l’ayant fait abandonner patrie et famille pour finir seul misérablement ; il resta toute sa vie un vagabond de la République[92]. Et comme il l’écrivait lui-même “ Je poursuis ma route sans beaucoup m’inquiéter des bourdonnements qui, de tems à autre se font entendre à mes oreilles” [93].


Christelle Augris

 

Notes [1] La découverte du lieu et de la date de son décès fut révélée par Claude Guillon dans son article, Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire, Annales historiques de la Révolution française, 2006/2 (n° 344), p. 147-159. DOI : 10.4000/ahrf.6213. URL : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2006-2-page-147.htm [2] Léopold Lacour dans Les Origines du féminisme contemporain. Trois femmes de la Révolution : Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe, Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1900 : “(...) jeune Leclerc , de Lyon , journaliste enragé ; mais Leclerc était pauvre, et Louis Blanc se trompe en le faisant périr avec les Hébertistes ( 24 mars 1794 ). Il le confond avec un Armand-Hubert Leclerc, ci-devant chef de division au bureau de la guerre . Un dossier des Archives nous a permis de suivre Leclerc de Lyon , jusqu' au 1 9 thermidor an II (6 août 1794 ) : il était alors prisonnier au Luxembourg. Puis une pièce des archives de la Préfecture de police nous l' a montré, le 4 fructidor suivant ( 21 août ), relâché par ordre du Comité de sûreté générale. Selon toute vraisemblance, il survécut à la révolution. Son nom ne figure pas sur la liste dressée par M. Wallon « de toutes les personnes traduites au tribunal révolutionnaire de Paris ». ( Histoire du Tribunal révolutionnaire , t . VI )" Albert Mathiez, notamment dans La vie chère et le mouvement social sous la Terreur, Paris, 1927 donna de nombreuses précisions le concernant, mais aucune après la Révolution

Morris Slavin, Les Enragés de la Révolution Française, cahiers Léon Troski, juin 1789, disponible sur le site https://unsansculotte.wordpress.com/ : "(...) Leclerc rejoignit l'armée peu après et avec sa femme Pauline Léon, disparut de l'histoire. (...)"

Roland Gotlib, sous la direction de Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution français , Puf, 1789- Page 660 : "On perd ensuite la trace de courageux militant populaire" (...) [3] Michael David Sibalis, Un sans-culotte parisien en l’an XII François Léon, frère de Pauline Léon, Annales historiques de la Révolution française, n°248, 1982. pp. 294-298.

www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1982_num_248_1_3685

[4] Pour en savoir plus sur la famille de Pauline, lire sur ce blog Pauline Léon et sa famille à La Roche-sur-Yon. [5] Acte de naissance en date du 29 fructidor an III de Pierre Leclerc, né le 27 (13 septembre 1795) "rue du fossé Montmartre, passage des vignes n° 7. Leclerc est noté négociant [Ec reconstitué de Paris 5Mi 1 92 (f.6)] [6] Claude Guillon, Deux Enragés de la révolution, Leclerc de Lyon et Pauline Léon, La Digitale, Quimperlé, 1993

Réginald B. Rose dans The Enragés, socialists of the french Revolution ? avait émis cette hypothèse comme piste comme l'indique Guillon p 91 : " Leclerc rentre dans l'ombre à moins qu'il puisse être identifié comme l'un des adminsitrateurs du département de la Sarthe démis par le directoire en 1796 pour excès extrémiste" [7] Théophile Leclerc négociant à Bonnétable dans la Sarthe et de confession protestante qui en vendémiaire an IV devint administrateur central du département et n’a aucun lien avec le noyau familiale de notre Enragé. cf Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc La vie d'un révolutionnaire enragé, seconde édition enrichie et illustrée, Des écrits et de l’histoire, 2020, [8] Claude Guillon, Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire, Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 344 | avril-juin 2006, mis en ligne le 01 juin 2009, http://journals.openedition.org/ahrf/6213 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ahrf.6213 [9] Claude Guillon, Notre patience est à bout, 1792-1793, Les écrits des Enragé(e)s, éditions imho, Paris, 2016, pp 194-217 [10] IHRF Dictionnaire biographique des employés du ministère de l’intérieur issu de la thèse de Catherine Kawa. Les ronds-de-cuir en révolution : les employés du Ministère de l’Intérieur pendant la Première République » (1792- 1800), Paris C.T.H.S., 1996. Il y est noté ses états de service: “Prénom : Théophile RENSEIGNEMENTS D’ETAT-CIVIL Né en : 1771 Situation de famille : Marié Nombre d’enfants : 1 CURRICULUM VITÆ Activités avant la Révolution : Travaillait chez son père Inspecteur des Ponts et Chaussées Activités depuis la Révolution : Employé dans les hôpitaux ambulants, ensuite à la Commission exécutive de l’Instruction publique à la Convention Nationale, en place depuis fructidor an 2 CARRIERE AU MINISTERE ENTRE 1792 ET 1800 Année : 1798 Cote : F1bI 4 Fonction : 2E EMPLOYE Division : Instruction publique Salaire : 1800 Fr Observations : “Il avait été dénoncé au ministre comme sujet à la réquisition, mais il s’en est justifié” Domicile : Rue Montmartre 219 Œuvres : LECLERC, employé à l’instruction publique, Dix-Août, chant dithyrambique, Paris, 1792, in-8deg., 2 p., Bibl. Nat. Ye 55905.- LECLERC, premier rédacteur au 3e arrondissement de la police générale, poëme sur la naissance du roi de Rome, Paris, s.d., in-4deg., 7 p. Ye 3321” [11] La seconde édition corrigée et enrichie est disponible depuis juin 2020 : Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc La vie d'un révolutionnaire enragé, seconde édition enrichie et illustrée, Des écrits et de l’histoire, 2020, [12] Rafe Blaufarb, Bonapartists in the Borderlands. French Exiles and Refugees on the Gulf Coast, 1815-1835” University of Alabama Press, 2005 , p 36 ::“(...) ‘l’ami des lois’, a left-leading paper published by Jean Théophile Victor (sic) Leclerc, a radical journalist who had attemted to assume Marat’s mantle (and editorship of his famous l’ami du peuple) after his assassination” « (…) “l’ami des lois”, un journal de gauche publié par Jean Théophile Victor Leclerc, journaliste radical qui avait tenté d’assumer le manteau de Marat (et la rédaction de son célèbre ami du peuple) après son assassinat. » Marieke Polfliet dans sa thèse Émigration et politisation : les Français de New York et La Nouvelle-Orléans dans la première moitié du XIXe siècle (1803-1860) (Histoire. Université Nice Sophia Antipolis, 2013. Français. ⟨NNT : 2013NICE2016⟩. ⟨tel-00880222⟩) apporte un élément intéressant en citant un extrait d’un article de Jean Leclerc paru dans le  Courrier de la Louisiane  en septembre 1811 : “ j’ai été emprisonné deux fois dans ma vie : la première par ordre de Robespierre, la seconde par celui du juge Martin ! (…) Ce sont des lâches qui ensanglantent les révolutions, les braves en sont les victimes », et elle ajoute “cette affirmation corroborait par ailleurs que Jean Leclerc ne serait autre Jean-Théophile Leclerc, membre du groupe des Enragés et rédacteur dans L’ami du Peuple sous la Révolution Française  [13] Claude Guillon, Notre patience est à bout, 1792-1793, les Écrits des Enragé.e.s, éditions Imho, , février 2021, pp 217-218 [14] Edward Larocque Tinker, French newspapers of Louisiana -Bibliography of French newspapers and periodicals published in New Orleans, American Antiquarian Society, 1932, p 2 https://www.americanantiquarian.org/proceedings/44817365.pdf, Edwin Whitfied Fay, history of education in Louisian, Washington, 1890 (pp 254-255) : "(...) other papers of a more elevated order deserve to be honorably mentioned. They were L'Ami des Lois, edited by Leclerc, and the Courrier de la Louisiane, edited by Thierry. The latter frequently wrote articles of extraordinary merit. They were grave, lofty, sometimes sarcastic, but never frivolous and want- ing in dignity. Leclerc; was of a different character. The frame of his mind was of a slighter build. If Thierry was the lion-hearted Richard of the press, Leclerc; was its Saladin, and exceedingly combative. But he used the Damascus blade instead of the battle-ax. He delighted in satire and in sarcasms, which, however, seldom degener- ated into coarse language exceeding the limits of polished decency. Referring to a modern invention, for the purpose of illustration, I will say that his journal was a mitrailleuse in prose and verse, and that this combination of literary grapeshot had a tremendous effect on what he intended to demolish. It will not appear strange if I state that L'Ami des Lois; and the Courrier de la Louisiane, being at that epoch the two principal and leading journals in New Orleans, kept up a lively Pickwickian sort of war against each other, and occasion- ally indulged in a reciprocal exchange of feline scratches, without going, however, so far as the famous Kilkenny cats. ..” https://babel.hathitrust.org/ [15] Pour information, Hilaire, frère de Jean né en 1769 à Lézigneux dans la Loire, embarqua en février 1789 de Nantes pour Point-à-Pitre en Guadeloupe. (Auvergnats passés à l’Ouest retrouvés dans les registres paroissiaux de la Loire-Atlantique et dans divers documents, relevés arrêtés en décembre 2009, AD 44 120j467 http://cantal.liens.free.fr/V3-cantal-nantes.php Cantal-liens Aux Ad 63 cote 4C582 se trouve une demande datée de janvier 1789 de Grégoire Leclerc pour accompagner jusqu’au port de départ son fils en partance pour les Antilles (information aimablement donnée par Grégoire Leclerc descendant d’une branche aînée). Hilaire dut très certainement être un réfugié de Saint-Domingue lors de son arrivée en Louisiane, si l’on en croit une liste de réfugiés venant de Saint-Domingue et installés aux États-Unis, où un Hilaire Leclerc est cité, et tirée d’une thèse malheureusement non consultée ; Winston C Babb, French Refugees from Saint-Domingue to the Southern United States: 1791-1810., Unpublished Ph.D. diss. University of Virginia, 1954. Available from UMI Dissertation Services, 300 N. Zeeb Rd., Ann Arbor, MI 48106. “Leclerc, Hilaire p 300” (http://freepages.rootsweb.com/~saintdomingue/genealogy/Babb%20Index.htm#anchor33878) [16] Douglas C. McMurtrie, Louisiana imprints, 1768-1810 in supplement to the bibliography in "Early printing in New Orleans,Book farm, Hattiesburg, Miss. et 1942, p 57 : ”1809 L'AMI DES Lois (The Friend of the Laws), New Orleans. Prospectus de | L'Ami des Lois. | Par Hilaire Leclerc, Ainé, Redacteur et Editeur. | (Row of type ornaments} | [New Orleans, 1809.] [61] 26.5 x 42 cm. (trimmed). Broadside. Text in 2 columns. Left-hand side of sheet in French, headed as above; right-hand side in English, headed: Prospectus of the Friend of the Laws. | Edited and published | by Hilaire Leclerc, the elder. | (Row of type ornaments). Prospectus of a newspaper to be published at New Orleans, in French and English, every Tuesday, Thursday and Sunday. ‘The first number will appear on Thursday the 16th inst.’ There is no other date on the prospectus. A copy was enclosed by Governor W. C. C. Claiborne in a letter to Secretary of State Robert Smith dated November 18, 1809. ‘Thursday the 16th inst.’ fits November of that year. The first issue did not appear, however, on the promised date, but was deferred, probably, until November 21st. DNA.” https://babel.hathitrust.org/ Selon le Courrier de la Louisiane du 19 octobre 1810, pendant un an un dénommé Provesty fut associé jusqu’à la dissolution de de sa société avec Leclerc éditeur de l’Ami des Lois [17] Notamment dans la dédicace adressée aux habitants de la Louisiane citée par Pierre Cherbonnier, Alphabet, ou, Méthode simple & facile de montrer promptement à lire aux promptement à lire aux enfans ainsi qu'aux étrangers qui veulent apprendre le français, 1829 : "  Le début de la dédicace de l’ami des lois adressé aux habitants de la Louisiane forme une strophe digne de l’ode héroïque :

'Salut heureux recoin du monde ;/ Où fleurit encore l’olivier/ Salut, ô peuple hospitalier,/Qui jouit d’une paix profonde,/Tandis qu’au loin la foudre gronde,/ Et par maint éclat meurtrier/ Pulvérise un sanglant laurier,/ Entasse guerrier sur guerrier/Et tarit la source féconde /D’où pouvait naître un peuple entier/ (Jn Leclerc 1809)" (...) "https://books.google.fr

Notons que cette ode pourrait laisser paraitre un certain anti bonapartisme contradisant d'autres écrits de leclerc. [18] L'Ami des Lois cessa de paraître durant la bataille de La Nouvelle-Orléans, et reprit en tant que l’Ami des Lois et Journal du soir. Le 20 septembre 1822, il est renommé l’Ami des Lois - le Louisianais puis l’Argus en 1824, et en 1839 le Républicain de la Louisiane [19] Jean-Baptiste Simon Thierry, originaire de Paris arriva en Louisiane en 1804, éditeur du Courrier de la Louisiane  de 1807 jusqu’à son décès le 5 mars 1815. Le gouverneur Claiborne le concernant : Beaucoup d’éloquence en français. Certains attaquent sa personnalité privée, mais beaucoup de citoyens en parlent en termes élogieux et le représentent comme un homme intègre.” De Philise Lahogue (quarteronne libre originaire de Haïti), il eut un fils Camille en octobre 1814 devenu écrivain comme son demi-frère maternel Michel Séligny. [20] L’Ami des Lois et Journal du soir du 8 août 1817 : “ (…) Nous n’allons guère au spectacle, parceque nous sommes blasés sur ce genre d’amusement, ayant résidé plusieurs années dans les capitales de l’Europe” https://news.google.com/ [21] Un article du 17 mai 1816 de  l’Ami des Lois et Journal du soir indique qu’il est allé à un moment de sa vie en Hollande [22] De souche française, Louis Declouet (ou Duclouet, de Clouet, Du Clouet de Piettre...) né en 1766 en Louisiane espagnole était un royaliste de conviction et insensible aux idées révolutionnaires, Malgré la rétrocession de la Louisiane à la France, puis aux États-Unis, dans son esprit, il était et restait un “créole rural espagnol”. Devenu lieutenant-colonel, il désira créer une colonie hispanique dans la région du Mississippi ; mais le gouvernement ibérique ne l'autorisa pas. À la Restauration, il retourna en France. En 1819, sous ordre de Ferdinand VII et avec quarante-six artisans français, il créa une colonie à Cuba “ Fernandina de Jagua ”, future Cienfuegos. Suite à une tentative d’assassinat, il s’installe un temps à Bordeaux en 1833 et décéda à Cordoue en 1848. [23] Jacques Houdaille, Les Français au Mexique et leur influence politique et sociale (1760-1800); Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 48, n° 171, deuxième trimestre 1961. pp. 143-233 en annexe liste des Français ayant vécu au Mexique entre 1700 et 1820: “Leclerc, Juan, précepteur des enfants du comte de Casa Real à Mexico en 1795. Établi à La Nouvelle-Orléans en 1814” [24]Louis Declouet, “Louis Declouet’ s memorial to the Spanish government December 7, 1814. (Conditions in Louisiana and Proposed PIan for Spanish Reconquest) Printed from Louisiana Historical quarterly Vol.22, No. 3July 1939 : “(...) Jean Le Clerc was taken to Mexico under the patronage of the Count of Casa Rul, who employed him in the position of tutor for his sons. He was driven away from there, and with the aid of his friends and others he established in Louisiana the newspaper there called l’Ami des Lois, which publishes many and many an infamy against Spain and her government. He is, or was, the printer of the proclamations” (...). http://www.declouet.net/docs/LouisDeClouetMemorialToSpanishGov.pdf [25] Selon Larocque Tinker [26 ]Ami des Lois et Journal du soir du 1er mai 1817 [27] Ami des Lois et Journal du soir du 19 juin 1816 [28] Terme employé dans son mémoire rédigé en prison en 1794, Extraction, profession avant et depuis la Révolution, carrière politique et Révolutionnaire et état présent des affaires de Théophile Le Clerc né en décembre 1771 de Grégoire leclerc ingénieur des ponts et chaussées à Montbrison et d’antoinette la Boulaie…, AN F7 4779 [29] Dans une lettre du vice-consul espagnol à la Nouvelle-Orléans Diego Morphi datant du 26 avril 1812 et résumée dans l’ouvrage, The opening of Texas to foreign settlement 1801-1821 publié en 1927 par Mattie Austin Hatcher dans le bulletin de l’université du Texas, il est écrit : “(...) Onis discussed, too, the suspicious activities of Tadeo Ortiz, of New Orleans, a close friend of the editor of L’Amis de Lois who was a rabid Bonapartist.” (Onis a également discuté des activités suspectes de Tadeo Ortiz, de La Nouvelle-Orléans, un ami intime du rédacteur en chef de l’Amis des Lois, un bonapartiste enragé) Lettre semblant être conservée aux “ Bexar Archives” (archives officielles de la province espagnole du Texas). Elles sont en ligne de 1717 à 1805. Julia Garett dans Green flag over Texas. A Story of the Last Years of Spain in Texas, New York, The Cordova press, inc., 1939, reprend page 123 cette information. https://hdl.handle.net/2027/mdp.39015027787483 Luis de Onís (1762 1827) diplomate espagnol aux États-Unis ayant négocié et signé en 1819, la cession des Florides de l’Espagne aux États-Unis et connu sous le nom de traité Adams-Onis [30] Louis de Tousard (1749-1817) servit l’armée française lors du soulèvement d’esclaves à Saint-Domingue. Il prit sa retraite de l’armée en 1802, et fut nommé en 1805 vice-consul de France à Philadelphie puis consul à La Nouvelle-Orléans. [31] Rafe Blaufarb, The Western Question: The Geopolitics of Latin American Independence, The American Historical Review, vol. 112, no. 3, 2007, pp. 742–763. JSTOR, : “ (...) From 1809, Napoléon tried to precipitate a formal break between Iberian and American Spain. He dispatched secret agents to the Americas to foment rebellion” www.jstor.org/stable/40006669. Gordon S. Brown, Latin American Rebels and the United States, 1806-1822, McFarland & Co Inc 2015 , p 38 : “(…) by the end of the year (1809), the (Spanish) consulate in Baltimore was busy gathering information on the rather blatant operations of a Captain Desmolard, who had arrived on a French warship and set up operations in a large rented house ; Onis reported that Desmolard controlled some fifty revolutionary agents operating in the Spanish colonies and the United states(...)” Pierre Chaunu, Histoire de l'Amérique latine, Chapitre II. L'effondrement, PUF 2012 :”(...) (Napoléon) se fit le champion de l’Indépendance, pour affaiblir l’adversaire. Napoléon inonda les Indes de ses agents provocateurs dont le plus connu est Desmolard, l’instigateur du mouvement révolutionnaire qui éclata en avril 1810, à Caracas. Mais Desmolard n’est qu’un nom ; dans toutes les capitales des vice-royautés et des capitaineries générales, on pourrait citer d’autres Desmolard plus ou moins adroits plus ou moins chanceux. Il est bien difficile de mesurer leur rôle à leur juste valeur. (...)“ [32] Le babouviste Théodore Lamberté y imprima l’Écho du Commerce  en 1808-1809, ainsi que le Chansonnier des grâces, almanach chantant pour l’année 1809 dédié aux dames, signé Alexis Daudet. Daudet ami de Jean Leclerc. Le décès de Théodore Lamberté fut annoncé dans L'Ami des Lois de l'ex Enragé Leclerc le 9 octobre 1813. Il y serait indiqué que l'ancien imprimeur de l'Echo du Commerce serait décédé de la veille (New Orleans Public Libray Obituary) [33] William C Davis, The pirate Lafitte the Treacherous world of Corsairs of the Gulf, Mariner Books, 2006, p. 232 : "(...) with the British Threat no longer a distraction, Humbert, Toledo, and Gutiérrez had time to try to resuscitate their pal for a combined land campaign against Texas and maritime strike at Tampico. They found ardent support in what Morphy and others referred to as an “association” of men in New Orleans bent on gaining personal profit through encouraging assaults on Spanish property. Never a formal organization, the association had a fluid membership in which the constants were Livingston, Davenzac, Grymes, Abner Duncan, Nolte, Lafon, merchant John K. West and of course the Laffite brothers. While most provided financial backing as their investment, the Laffites’ contribution was to be transportation(...)” [34] Edward Livingston, frère de Robert négociateur de l’achat de la Louisiane à la France, s’opposa régulièrement au gouverneur Claiborne notamment en le défiant sur l’interdiction de la traite négrière. Livingston aida à la rénovation du code louisianais et devint aide de camp de Jackson à la bataille de La Nouvelle-Orléans. [35]Auguste Davezac de Castera était issu d’une famille décimée par une révolte d’esclaves aux Cayes de Saint-Domingue, il étudia le droit et devint un avocat à La Nouvelle-Orléans. Aussi aide de camp de Jackson pendant la bataille de La Nouvelle-Orléans, lui et son beau-frère l’accompagnèrent lorsqu’il devint président des États-Unis. [36] Capitaine dans le corps expéditionnaire de Saint-Domingue. En 1809, s’enfuit à La Nouvelle-Orléans et y devint un riche planteur et un membre de la milice de la ville. [37] Gordon S. Brown, Latin American Rebels and the United States, 1806-1822, McFarland & Co Inc., 2015, p 120 [38] Nicolas Terrien, Des patriotes sans patrie - histoire des corsaires insurgés de l’Amérique espagnole (1810-1825), les Perséides 2015 [39] Après leur défaite lors du siège de Carthagène grâce aux bateaux d’Aury, de nombreux combattants, dont Bolivar, purent s’échapper et se réfugier aux Caraïbes avant de reprendre la lutte sur le continent dès 1816. [40] Vincent Nolte,Fifty years in both hemispheres; or, Reminiscences of the life of a former merchant, New York, Redfield, 1854, p 207 : “I have already referred to the colony of pirates, which infested the little islands that are dotted along the southern shores of Louisiana, and had their main resort at Barataria during the earlier years of the American occupancy of that province. At the head of these marauding bands were the two brothers Lafitte, from Bayonne, the elder of whom called himself the emperor of Barataria, and often published parodies of the Napoleonic proclamations in the paper of his friend Leclerc. I have also intimated that Lafitte, his brother Beluche, and others, celebrated pirates, frequently showed themselves in the streets of New Orleans, which they usually paraded arm in arm with Livingston’s brother-in-law, Davezac, and with Leclerc, both of whom they regarded as bosom – friends. Several times caught, as they were, Livingston and his brother-in-law always managed to get them released. The native – born citizens of French origin, or Creoles, as they are called, and the French and Spaniards who had settled there, could not appreciate the superiority of a jury, but found it a rather burdensome arrangement. It is better, said they, to have salaried judges: and when a case arose, where pirates were to be liberated, the success was almost a certainty. ‘Ces gens-là’, said most of the French, ‘font leurs affaires, pourquoi gâter leur métier’ ”. ( J’ai déjà parlé de la colonie de pirates, qui infestaient les petites îles disséminées le long des rives sud de la Louisiane et qui avaient leur principal lieu de villégiature à Barataria au cours des premières années de l’occupation américaine de cette province. À la tête de ces bandes de maraudeurs se trouvaient les deux frères Lafitte, originaires de Bayonne, dont le plus âgé se disait empereur de Barataria et publiaient souvent des parodies des proclamations napoléoniennes dans le journal de son ami Leclerc. J’ai également laissé entendre que Lafitte, son frère Beluche et d’autres pirates célèbres se sont souvent présentés dans les rues de La Nouvelle-Orléans, où ils ont généralement défilé bras dessus, bras dessous avec Davezac le beau-frère de Livingston, et avec Leclerc leurs amis intimes. Plusieurs fois emprisonnés, Livingston et son beau-frère ont toujours réussi à les faire libérer. Les citoyens d’origine française ou créole, comme on les appelle, ainsi que les Français et les Espagnols qui s’y étaient installés, ne pouvaient pas apprécier la supériorité d’un jury, car ils trouvèrent qu’il s’agissait d’une procédure plutôt fastidieuse. Il est préférable, disait-on, d’avoir des juges “achetés” : et quand un cas où les pirates devaient être libérés se présentait, le succès était presque certain. “Ces gens-là”, déclarait la plupart des Français, “font leurs affaires, pourquoi gâter de leur métier”.) https://archive.org/details/inbothhemispheres00noltrich/page/206/mode/2up?q=leclerc [41] Gordon S. Brown, Latin American Rebels and the United States, 1806-1822, McFarland & Co Inc., 2015 [42] M. Perez, Guide to the materials for American history in Cuban archive, The Carnagie institution of Washington July, 1907, p 105 : “1810. Events in West Florida. Supplement to L'Ami des Lois, New Orleans, October 8, 1810. 1 sheet. Contains the " Proclamation of the Representatives of West Florida assembled in Convention," Baton Rouge, September 26, 1810, and a letter of Philemon Thomas, commander of Baton Rouge, to John Rhea, President of the Convention, Baton Rouge, September 24, 1810.”. [43] Eudardo Flores Clair, Otro escenario de guerra: La diplomacia insurgente: la misión de José Manuel de Herrera (1815-1817), Instituto Nacional de Antropología e Historia, 18 sept. 2018 - 224 pages e-book document 4 : (...)Por el periódico que acompaño con el título de L’Ami des Lois, verá vuestra alteza en qué términos tan favorables se hizo el anuncio de mi arribo, cuya lectura me sorprendió ciertamente, pues vacilaba sobre si sería o no conveniente que se anunciase mi llegada con la claridadque se expresa en el citado periódico. (...) P.D. Acabo de conseguir la colección del periódico intitulado L’Ami des Lois, que acompaño, al que me he suscrito por dos ejemplares con el objeto de mandarlo a vuestra alteza para que se instruya de las noticias que puedan convenirle”( Par ce journal ayant pour titre l’Ami des Lois et que j’accompagne à ce courrier, Votre Altesse verra de quelle manière si favorable et avec précision on annonça ma venue dans ledit journal [...] P. S : Je viens d’obtenir la collection du journal l’Ami des Lois que j’accompagne et auquel je me suis abonné pour deux exemplaires) [44] Notons aussi que dans un rapport du 5 avril 1816 adressé à Juan Ruiz de Apodaca depuis peu vice-roi de la Nouvelle-Espagne, il lui est expliqué le rôle des factions de La Nouvelle-Orléans qui œuvrent contre la tranquillité du royaume et il lui est indiqué que le n° 1074 du journal publie de fausses informations comme la soi-disante arrivée des juntes révolutionnaires à Tehuacan. ( Jose R. Guzman, Actividades corsarias en el Golfo de México, Boletin del Archivo general de la nacion tome XI 1970 . 3-4 Mexico Secretaria de Gobernacion Archivo general de la Nacion palacio nacional . http://documentsnapoleoniens.ulagos.cl/wp-content/uploads/2019/05/1970_N-3-Y-4.pdf) . L’Ami des lois et Journal du soir, afin d’aider la cause indépendantiste, publie aussi le 7 février 1817, sous le titre Amérique méridionale  les premiers bulletins de “l’armée libératrice” mexicaine. [45] “Rapport du capitaine Boguier à son Exc. Le général Vittorio Guadalupe. /Monsieur le général,/J’ai l’honneur de vous informer avec la plus vive douleur de la perte de Boquilla de Piedras, de la mort du brave colonel Vallapinta, et de 43 hommes de mon équipage, sur le reste il y a 10 blessés. Comme commandant du fort, j’ai cru de mon devoir de vous informer de ces événements et vous prevenir qu’il est encore tems de venger mes compagnons d’armes et de reprendre notre poste ?/J’ai l’honneur de votre Exc. Le très humble serviteur/ Seb.Boquier [46] Le premier mai 1817, le journal de Leclerc indiqua :” Par une arrivée récente de Vera Cruz nous avons enfin des données plus exactes que celle que les agents Espagnols ont fait publier dans leurs papiers et repétés dans quelques feuilles du Nord. Nous savons qu’en dépit de cette expédition dont on annonça l’arrivée à la Havane sous la date de New york 24 mars, un seul brick goëlette sous pavillon indépendant bloque le port de Veracruz, a fait plusieurs prises sur l’une desquelles $28 000 en espèces, et intercepté une correspondance précieuse qui met l’état des choses dans son véritable jour.  Dans une de ces lettres, un royaliste dit en substance : « le feu de l’insurrection paraît s’étendre et non s’éteindre, les insurgents profitent du pardon offert par notre gracieux souverain pour venir faire un tour parmi nous, mais quelques jours après les coquins s’échappent et vont rejoindre leurs anciens camarades.Il paraît que les chefs républicains dans ce pays ont enfin senti la nécessité d’une autorité centrale : le Général Ravon a, dit-on, soumis nécessité toute la province de Valladolid ; un nouveau général a été envoyé dans la province de Veracruz ” Dans l’édition du 15 mai, Leclerc donna des précisions, et cet article fut cité par des journaux européens dont le Liverpool Mercury  du 20 septembre 1817. https://www.britishnewspaperarchive.co.uk/ [47] Dans L'Ami des Lois et Journal du soir du 30 avr. 1816, Leclerc écrivit : ” L’expédition composée des réfugiés de Carracas et d’intrépides flibustiers, était partie des Cayes aux dernières dates, se dirigeant sur la Côte-ferme. Bolivar commandait les forces de terre ” ; dans celui du 11 juin 1816 : ” Nous apprenons que l’expédition du Sud de Saint-Domingue sous le commandement de Bolivar, est heureusement arrivée à l’isle de Ste. Marguerite, près de la Côte Ferme restée au pouvoir des républicains. L’expédition devait incessamment se porter sur un point du Venezuela” [48] Paul Verna, Les Français dans l’histoire du Venezuela, In : Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, n° 32, 1979. Numéro consacré au Venezuela. pp. 177-184 https://www.persee.fr/doc/carav_0008-0152_1979_num_32_1_2182 [49] Gregor McGregor (1786 1845) membre du clan McGregor, général dans l’armée de terre britannique, participa aux guerres d’indépendance de la Nouvelle-Espagne. Ami des lois et Journal du soir du 7 janvier 1817 : “Les succès des patriotes de l’Amérique méridionale sont pleinement confirmés par plusieurs arrivées. Nous avons sous les yeux les défaites du général Sumblett sur une affaire dans laquelle il a été complètement victorieux. Les royalistes y ont perdu 500 hommes tués et 300 faits prisonniers, tandis que les patriotes n’ont eu que 4 hommes de tués et 30 ou 40 blessés. L’ordre général suivant n’est pas sans intérêt./Ordre général/Gregor McGregor, général de brigade de l’Armée Républicaine du Venezuela et général en chef de l’armée du centre aux vainqueurs d’Alacante/Soldat !/Vous venez de remporter une victoire signalée et mémorable qui répandra la terreur parmi vos ennemis et ranimera la confiance de vos frères opprimés. Elle a cessé d’exciter l’insolente armée qui exerça sa tyrannie sur ces provinces non par la supériorité de la valeur, mais par celle du nombre. Toute son infanterie a péri (...) ” [50] Samuel J. Marino, Early French-Language Newspapers in New Orleans, Louisiana History: The Journal of the Louisiana Historical Association, vol. 7, no. 4, 1966, pp. 309–321. JSTOR. [51]Jacques Philippe Villeré (1761-1830), natif de Louisiane, planteur et homme politique devint second gouverneur de la Louisiane. Le père de Villeré fut exécuté lors d’un soulèvement contre l’Espagne. [52] Louis Declouet’s memorial to the Spanish government December 7, 1814. Ibid. Selon Declouet, à la tête de ces francophiles, se trouvait le bonapartiste Tousard consul de France qui suivait les ordres napoléoniens transmis par l’ambassadeur Sérurier. Souhaitant rallier Declouet à sa cause, Tousard lui indiqua que devaient être élus : comme gouverneur Jacques Villeré, comme sénateurs ou représentants Joseph de Ville Bellechasse, Bernardo Marigny, Anderson (Irlandais de naissance au caractère turbulent), Louis de Blanc (espion de Laussat), Flojac Garic, Jean Blanque (arrivé en Louisiane un peu avant qu’elle soit américaine. Il eut un petit rôle dans la Révolution française et que bien qu’il se soit déclaré citoyen américain, il n’avait néanmoins pas cessé d’être un agent de Bonaparte, considéré comme financièrement intéressé par la piraterie de Barataria qu’il protègerait ouvertement). Pour le poste de maire, Nicolas Girod (un des principaux actionnaires de la banque de la Louisiane et l’un de ses administrateurs, grande influence sur la population bien que méprisé par les personnes appropriées). Declouet précisait de plus que ce “coquin ” était l’un des plus intéressés en tant que propriétaire des navires pirates de Barataria. Pour juge de la Cour suprême, le poste povait se porter sur Pierre Derbigny, Etienne Mazureau ou Louis Moreau Lislet (Ce dernier fut “secrétaire du nègre Toussaint dans l’île de Santo Domingo ” et vint en Louisiane après l’indépendance de l’île). Declouet indiquait qu’ils étaient tous ennemis de l’Espagndee et partisans des Mexicains et de leur indépendance. Toujours selon Declouet, excepté Villeré, ils étaient tous agents publics ou secrets de Bonaparte. Il signalaitaussi que Derbigny comme l’un des auteurs “des proclamations incendiaires  prêtes à être envoyées en Nouvelle-Espagne”. Il mentionnait faisant partie également de ce “ camp “ : Pierre Pedesclau, Gros, Antonio Carabi, Don Juan Ventura Morale… et Le Clerc qui est ou était l’imprimeur des dites proclamations. [53] Index notaire Broutin janvier-décembre 1811 http://www.orleanscivilclerk.com/nbroutinindexes/broutin_n_vol_24.pdf 161 [54] Concernant cette élection, dans les registres des notaires, les mois la précédant, de nombreux achats de terres sont effectués, comme l’écrivit Jean Leclerc dans L’Ami des Lois et Journal du soir du 29 juin 1816 : “ (...) On sait qu’à cette époque (1812) les deux parties (car il faut être juste) fabriquèrent des votants propriétaires. Les registres des notaires font foi des actes de vente qui furent passés pour assurer cette qualité à nombre d’individus (...)” Concernant l’achat de Leclerc voir :Index - notaire Broutin - janvier-décembre 1811 http://www.orleanscivilclerk.com/nbroutinindexes/broutin_n_vol_24.pdf 161 [55] L’Ami des Lois et Journal du soir du 26 juin 1816 [56] Dans l’ Ami des Lois et Journal du soir du 29 juin 1816, Leclerc indiqua qu’à cette période, il perdit quarante à cinquante abonnés et de trois mille à quatre mille piastres de revenu, mais qu’il réussit à redresser la barre et put prouver son courage et son patriotisme pro américain peu de temps après. [57] Hélas, les numéros du journal de Leclerc de cette période ne sont pas en ligne. Ce qui suit est donc un recoupement de documents officiels, de différents témoignages, des quelques mentions concernant l’ ’Ami des Lois, et d’un exemplaire d’une édition spéciale en anglais du journal. [58] Dans les listes de combattants un Leclerc sans prénom est indiqué (Battle of New Orleans, War of 1812 American Muster and Troop Roster List https://www.wikitree.com/photo.php/9/9c/War_of_1812_Louisiana-1.pdf et est cité comme étant sous les ordres du capitaine de milice Alpuente (http://files.usgwarchives.net/la/state/military/war1812/index.txt) [59] Auguste Douce né en 1785. Ex-comédien devenu ébéniste. Il se suicida suite à des dettes de jeu en 1835. Index du fond “Ste-Gême Family Papers 1799-1904”, compilé par George F Reineke. (Durant la bataille, il fut incorporé au bataillon de la milice du major J.B Plauche Cf.index to Louisiana Soldiers During the War of 1812 Submitted for the Louisiana USGenWeb Archives, Military Resources by the Louisiana Genealogical and Historical Society. http://files.usgwarchives.net/la/state/military/war1812/index.txt) [60] Duke university library Broadsides and Ephemera Collection Folder: LA1 : “At day break the enemy opened a brisk cannonade upon our line, and under its cover advanced with their best troops in two columns to the attacks. It was principally directed to the left of our line, guarded by brave troops from Tennessee, supported by the Kentucky detachment. They advanced under a most galling and destructive fire to the ditch; further it was impossible to advance and to retreat was nearly as dangerous; many, therefore, laid down their arms, and the residue retreated across the plain, under the same fire of cannon and musquetry which literally strewed the field with their dead and woundead. The column on our right had reached our line _ a few of the officers and men got into an unfinished redoubt of the river- they arrived only to find their grave there. They were instantly dispossessed at the point of the bayonet, and this column, like the other, retreated under a most murderous fire. The result of this brilliant affair is unparalleled in the history of war _ the enemy have lost in killed wounded and prisoners, not less than 2600 men; their commander in chief, sir Edward Packenbam, killed; generals Gibbs an Keene wounded, and a great proportion of their most distinguished officers either killed, taken or wounded; while on our part, extraordinary as the fact may appear we have lost only 13 in killed and wounded. We should not venture to make this statement but that, of a many thousand who were witnesses to the fact, no one can contradict or doubt it. If ever we could be justified in believing in a special interposition of Providence in favor of the cause of liberty and justice, it is on this occasion. Never before do we recollect the entusiasm inspired by the glorious cause in wich they fight” (Au lever du jour, l’ennemi ouvrit une canonnade rapide sur notre ligne et, sous son couvert, s’avança avec ses meilleures troupes en deux colonnes pour attaquer. Il était principalement dirigé vers la gauche de notre ligne, gardé par des troupes courageuses du Tennessee, soutenues par le détachement du Kentucky. Ils avancèrent sous un feu des plus exaspérants et destructeurs vers le fossé ; en outre, il était impossible d’avancer, et battre en retraite était presque aussi dangereux ; beaucoup, donc, ont déposé leurs armes, et le reste s’est retiré à travers la plaine, sous le même feu de canon et de fusils qui a littéralement jonché le champ de leurs morts et de leurs blessés. La colonne à notre droite avait atteint notre ligne — quelques officiers et soldats sont entrés dans une redoute inachevée de la rivière — ils ne sont arrivés que pour y trouver leur tombe. Ils furent instantanément dépossédés (?) à la pointe de la baïonnette,https://www.newspapers.com/ et cette colonne, comme l’autre, se retira sous un feu des plus meurtriers. Le résultat de cette brillante affaire est sans précédent dans l’histoire de la guerre : l’ennemi a perdu en tués blessés et prisonniers, pas moins de 2600 hommes ; leur commandant en chef, sir Edward Packenbam, fut tué ; les généraux Gibbs et Keene blessés et une grande partie de leurs officiers les plus distingués tués, faits prisonniers ou blessés ; alors que de notre côté, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, nous n’avons perdu que 13 morts et blessés. Nous ne devrions pas nous aventurer à faire cette déclaration, mais, parmi plusieurs de milliers de témoins, personne ne peut la contredire ou en douter.  Si jamais on pouvait se justifier de croire à une interposition spéciale de la Providence en faveur de la cause de la liberté et de la justice, c'est à cette occasion. Jamais auparavant nous ne nous souvenons d’un tel enthousiasme inspiré par la cause glorieuse pour laquelle on se bat https://idn.duke.edu/ark:/87924/r4862dj3z Notons que The Mississippi Free Trader (Natchez, Mississippi) du 1er mars 1815 indiqua qu'un autre supplément de L’ami des Lois parut le 25 février : “Peace !!! Washington (M.T) Feb.26, 1815 Lieut. Bifland, of the Adam Troop of Cavalry, arrived in town this afternoon from New-Orleans, which he left on Monday last, and has politely favored us with the “Friend of the Laws, Extra” of the preceding day of which the following is a cop” https://www.newspapers.com/ [61] Le 5 avril, il adressa au général une facture détaillée de ses travaux pour un montant de 242 $. Invoice from John Leclerc for printing General Jackson's materials in New Orleans 1815 April 5 hnoc cote MSS 557.9.82 Box 9, Folder 302 http://hnoc.minisisinc.com/thnoc/catalog/3/9757 [62] Cette attaque fut reprise dans le Courrier de la Louisiane du 30 juin 1820 dans un article concernant Abner L. Ducan, ancien aide de camp de Jackson en 1815 : “(...) L’ami des Lois s’efforce de nous persuader qu’Abner L. Duncan, aime les Français ! il les aime, parce qu’il a donné asyle à Mr. P…. que l’on poursuivait, sur son habitation ! il les aime car il a donné de l’argent à Jean Leclerc qui en recevait de de tout le monde et qui, après l’avoir désigné, s’est fait le chantre de ses vertus ! (...)” newsgoogle.com [63] dans L’Ami des Lois et journal du soir du 3 juillet, Leclerc pour se défendre employa alors l’ironie : ” Nous apprenons aujourd’hui que la bataille mémorable du 8 Janvier qui commença au point du jour, par un temps excessivement brumeux, à une époque où le soleil se lève à 6 h 57 min du matin était faite à 7 heures, en dépit des rapports officiels, &. Nous avons des nouvelles à donner qui intéressent plus le public - nous reviendrons à ceci un jour qui nous n’aurons rien à faire. " [64] Le philologue Edwin Whitfied Fay dans son History of education in Louisiana, Washington, 1890 (pp 254-255) rapporta un duel qui eut lieu devant la Bourse de la Nouvelle-Orléans. Leckerc y avait rencontré quelqu'un qu’il avait attaqué dans son journal. Les deux sortirent les épées du fourreau de leur canne et ferraillèrent. Leclerc fut blessé, relevé, il s'exclama : "Messieurs, je vous prends à témoin que mon adversaire est un âne ! dans cette période de canicule, j’avais besoin d’une saignée, et cet imbécile au lieu de me blesser m’a épargné les honoraires d’un chirurgien  ! ” [65] Raleigh Minerva du 4 octobre 1811, mais aussi de Virginie comme le Enquirer de Richmond du 27 septembre, et de New York comme  the Evening post et le Poughkeepsy journal respectivement du 21 et du 25 septembre https://www.newspapers.com/ [66] Edward Larocque Tinker, Jurist and japer - François Xavier Martin and Jean Leclerc with a List of their Publications in this Library and Elsewhere, Bulletin of the New York Public Library, Astor, v.39 1935 [67] John Randolph Grymes (1786-1854,) célèbre avocat de La Nouvelle-Orléans venant de Virginie en 1809, devint procureur général de 1811 à 1814, fut aide de camp de Jackson durant la bataille de La Nouvelle-Orléans. [68] Texte repris dans le Courrier de la Louisiane du 5 août 1811 https://news.google.com/newspapers [69] Entre 1809 et 181, il y eut un procès retentissant à La Nouvelle-Orléans cristallisant le problème de l’identité raciale. Dormenon juge de la paroisse de Louisiane, suite à des accusations affirmant qu’il avait "aidé les nègres de Saint-Domingue dans leurs horribles massacres et autres outrages contre les blancs, vers l’année 1793 " fut radié du barreau le 9 juillet 1810 par le juge Joshua Lewis. Ce dernier affirmait que " la sécurité du pays exige qu’aucune personne ayant agi de concert avec les nègres et les mulâtres de Saint-Domingue, en détruisant les Blancs, devraient occuper ici toutes sortes de fonctions, quelle que soit leur loyauté".. Nugent, qui lors du procès avait aidé gratuitement Dormenon en lui servant de traducteur, trouva que la décision de Lewis était une "injustice manifeste et horrible" publia Observations of the Trial of Peter Dormenon, Esquire, Judge of the Parish Court of Pointe coupée  où il déclara : "(…) que le barreau est dans l’état de servitude le plus abject et qu’un avocat peut être expulsé aussi arbitrairement qu’un esclave peut être envoyé par son maître en prison pour recevoir un fouet " et parla de "conspiration septembriste" contre Dormeno. Nugent fut poursuivi pour libelle par le juge Lewis et ce fut le juge Martin qui présida le procès. Même si Thierry trouvait les méthodes de Nugent contestables, par souci de liberté de la presse, son journal  Le Courrier de la Louisiane  le soutint durant son procès. Dans un éditorial du 4 juin 1810, il indiqua que l’Ami des Lois et  l’Orléans Gazette  usaient régulièrement de leurs privilèges pour injurier et diffamer d’honnêtes citoyens. il donna ainsi l’exemple qu’au début du mois de mars de la même année,  l’Ami des lois » publia : "Pierre Dormenon ment, Pierre Dormenon est un imposteur et c’est le moindre de ses vices (…) " Thierry fut poursuivi pour diffamation. Cf Erica Robin Johnson, Louisiana Identity On Trial: The Superior Court Case Of Pierre Benonime Dormenon, 1790-1812 ”- 2007 M.A,. University of Texas at Arlington [70] Reports of Cases in the Superior Court of the Territory of Orleans, and in the Supreme Court of Louisiana: Containing the Decisions of Those Courts from the Autumn Term, 1809, to the March Term, 1830, and which Were Embraced in the Twenty Volumes of Fr. Xavier Martin's Reports: with Notes of Louisiana Cases, Wherein the Doctrines are Affirmed, Contradicted, Or Extended, and of the Subsequent Legislation, Volume 1, Louisiana. Supreme Court, François-Xavier Martin, E. Johns & Company, 1839 :”Denis v. Leclerc, 1 Mart. (o.s.) 297 (1811) 1811 · Superior Court of the Territory of Orleans 1 Mart. (o.s.) 297 DENIS vs. LECLERC (...) the case was argued by Alexander, Depeyster and Smith, for the plaintiff, and Morel and Twilson for the defendant. Mr. Blanque, a lay gentleman was, with the consent of the bar; permitted by the court to speak on that side. “

Réponse de J. Leclerc ; éditeur de l’Ami des lois, au libelle diffamatoire publié sous le titre de Term reports par l’honorable F. Xavier Martin, l’un des juges de la Cour supérieure du territoire d’Orléans ... Ispahan, i.e. New Orléans : Impr. du cadi Mirtan, 1811 [71] Martin était au demeurant d’une grande probité et d’une excellente connaissance juridique, mais de par son interprétation stricto sensu de la loi, il s'était fait beaucoup d’ennemis. https://www.ncpedia.org/biography/martin-fran%C3%A7ois-xavier [72] : Jean Blanque, Thomas Urquhart, Labatut, Dernard, Marigny, Dutillet, Jean-Baptiste Thiery… [73] Il acheta le 19 juin 1812 un esclave de 12 ans prénommé Marc Barthélémy à Thomas Bouseigneur ou Bonseigneur, le 20 juillet 1815 une esclave de 30 ans à Pierre Cuvillier. Le 23 août 1817, il acheta aussi un esclave mâle de 28 ans prénommé Leveille à Dominique Dusseau qui l’avait précédemment acquis à Norfolk en Virginie [74] Dans les index des notaires de La Nouvelle-Orléans, existent quelques actes concernant la vente d’esclaves par un Jean Leclerc. Est-ce l’éditeur de  l’Ami des Lois  ? Cela n’est pas si sûr, car un Jean Leclerc, planteur à Baynet de Saint-Domingue. Il s'était installé en Louisiane où il possédait une plantation

Cf. Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc La vie d'un révolutionnaire enragé, seconde édition enrichie et illustrée, Des écrits et de l’histoire, 2020, pp286-287 [75] New Orleans (La.). Office of the Mayor. New Orleans Public Library, Louisiana Division, City Archives & Special Collections, New Orleans, La, Indenture of Alphonse Bazanac with Jean Leclerc sponsored by Jean Bazanac, Volume 2, Number 123, 1817 May 12I : “in this indenture, Alphonse Bazanac (described as a free man of color of 12 years of age) is sponsored by his father, Jean Bazanac, as an apprentice to Jean Leclerc to learn to be a printer and typographer. In French. (n ° act) 9 (June 1811)” http://louisianadigitallibrary.org/islandora/object/fpoc-p16313coll51%3A44691 Alphonse Bazanac devint imprimeur à La Nouvelle-Orléans. [76] Comptes-rendus de l’Athénée louisianais. ser. 5 v. 2 (1895). p 373 “ Chant patriotique dédié à la milice de La Nouvelle-Orléans et aux braves accourus à la défense de cette ville“(...) Nos parents, nos jours, nos foyers/Sont menacés par l’Angleterre./ Qui donc nous défie aux combats ?/Des Africains et des Sauvages./ O fureur ! tels sont les soldats/ Qu’Albion vomit sur nos plages./ Amis, volons au champs d’honneur/Gloire et Jackson voilà nos guides !/Armons nos bras d’un fer vainqueur/Portons la mort (bis) à ces perfides (bis)”. https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=njp.32101076386505;view=1up;seq=201 [77] Revue Géo article du 6 mai 2019 en ligne https://www.geo.fr/histoire/en-floride-un-ouragan-devoile-un-tresor-archeologique-dans-un-ancien-fort-desclaves-195522 [78] “ Nos lecteurs ont entendu souvent de l’établissement du fameux colonel Nichols à Apalachicola, d’où il avait attiré quantité de nègres marrons et d’Indiens dans le but de commettre des dépréciations sur les frontières de la géorgie et du territoire du Mississippi dans le cours de la dernière guerre. Lorsqu’elle fut finie, le colonel ne congédia pas ses camarades brigands noirs et rouges. Le gouverneur de Floride occidentale qui avait si amicalement permis aux Anglais l’invasion de ce point de Panzacola, manquait soit de moyens, soit d’inclination pour anéantir ces pillars ! Cet ouvrage vient d’être accompli par un petit détachement de notre excellente marine. Voici les détails qui nous sont parvenus : Vers le 1er de ce mois les guns boats des Etats — unis, commandés par le capitaine Loemus et Basset parurent devant Apalchilia. Les coquins ruèrent sur le canot qu’on envoya, le midshipman à bord fut tué et un marin fait prisonnier fut mis à mort par ces brigands de la manière la plus barbare. En conséquence les gun-boats entrèrent dans la rivière, le fort où se trouvaient 300 nègres et nombre de Chactas bannis fit feu sur eux ; il y avait dans le fort dix canons en batterie, 4 de 24 et 6 de 6. Les bâtiments répondirent par sept ou huit coups à boulet froid, le neuvième fut à boulet rouge et mit le feu du magasin dont l’explosion détruisit le fort et la garnison, à la réserve du (mot illisible). Parmi ces derniers s’est trouvé un noir, commandant du fort qui a été fusillé pour ses cruautés envers le matelot prisonnier. On a trouvé 3000 fusils dans le fort qui a été complètement rasé. 6000 Creeks amis qui formaient le blocus du côté de terre, étaient présents, et de cet échantillon des effets de l’artillerie Américaine a fait la plus grande impression sur leurs esprits. [79]En janvier 1818, il logea un architecte nommé Villart nouvellement arrivé. Ce dernier fit paraître une annonce dans l’Ami des Lois  et Journal du soir  pour proposer ses services et indiqua loger chez “Mr Leclerc aîné négociant sur la Levée” [80] Annonce faisant froid dans le dos maintenant, mais d’une banalité à cette époque :”À vendre — Deux jeunes Nègres habitués depuis quatre ans au travail d’un magasin de comestibles, garantis sans défauts et des maladies rédhibitoires ; l’un de deux un peu tonnelier, et l’un et l’autre bons cigariers. Le propriétaire ne les vend que parce qu’il quitte le pays. Plus — un jeune Nègre de 17 ans, parlant Anglais et français et bon domestique, depuis sept ans dans la maison. Ledit nègre ne sera livré qu’au mois d’Avril prochain Plus — une negresse excellent blanchisseuse et un peu cuisinière, habituée au service d’une maison, également garant bon sujet et des maladies redibitoires Pour les termes et conditions s’adresser Hy Leclerc aîné, sur la Levée, entre St Louis et Conti Si lesdits nègres ne sont plus vendus d’ici au 16 du présent, ils le seront à l’encan, au café de la nouvelle-Bourse, le 20 du présent par T Mossy ”.

Début 1819, concernant la vente de ses esclaves, une transaction eut lieu devant le notaire Pedesclaux avec François Loiseau (Index Notaire Pedesclaux Philippe -http://www.orleanscivilclerk.com).

Le 15 janvier 1819, Hilaire Leclerc vendit deux de ses esclaves à Vincent Nolte et Co. Il s’agissait de Manuel âgé de 18 ans et de Leveille âgé de 29 ans.(Index notaire Lafitte http://www.orleanscivilclerk.com/mlafitteindexes/lafitte_marc_vol_14.pdf). Lors de cette vente, il est indiqué concernant Hilaire : “seller acquired this slave by private signature in St. Yago Cuba in 22 August 1807 alors que lors de l’achat du même Leveille le vendeur avait dit l’avoir acquis à Norfolk en Virginie. [81]“(...)A. privées (les Granges, Mornand-en-Forez). 5 février 1820. Vente du domaine par Mme veuve Gonin à M. Hilaire Leclerc, habitant de la Nouvelle-Orléans, et actuellement demeurant à Montbrison, pour 95 000 F. Le domaine comprend un bâtiment de maître, jardin, pièce d´eau et deux corps de domaine avec bâtiments :d´exploitation, cour, écurie, grange, fenière, dépôt, préau, pâquier, terre, étangs, bois taillis et haute futaie https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/ferme-du-domaine-des-granges/846856c4-a1ae-46e3-80de-e510d6d4ba34 [82] Dans  l’Ami des lois et Journal du soir du 2 septembre 1818, il est annoncé que le bureau et l’imprimerie sont maintenant situés rue de Bienville entre les rues des Chartres et Royale dans l’emplacement attenant la maison de Mr Fs Aymé. Lorsque Hilaire annonça dans le journal début novembre de la même année son départ pour raison de santé, il semble que cela obligea Jean à déménager une seconde fois en deux mois, cette fois-ci rue d’Orléans dans la maison de Mr Honoré Landreau attenant le Grand Théâtre, tandis que Catherine Davis annonça qu’elle ouvrait un magasin d’articles de mode à l’encoignure des rues Royale et Bienville dans la maison précédemment occupée par Mr J — Leclerc vis-à-vis de la banque des États-Unis. [83] A partir du 7 décembre 1818 jusqu’au 8 janvier 1819, une annonce fut placardée dans le journal : À vendre à l’amiable l’établissement et l’Imprimerie de l’Ami des Lois s’adresser à l’éditeur... [84] Le 20 mars, James M’Karaher précise que : “Ayant acheté de Mr. Leclerc, non seulement l’Imprimerie, mais encore tous ses comptes, je préviens le public que toute somme due à l’établissement, ne doit être payée qu’à M. r G. Barran, que j’ai autorisé à faire mes recouvrements.  [85]. Dans un index de ce fond compilé par George F Reineke : “ Leclair… A journalist, he sold his business (Ami des Lois) to an American who will continue it, and has left town. Sailing with Dominique You f.34p.4 ” et concernant You “set sail in his ship with passengers from New Orléans [86] Truth's Advocate and Monthly Anti-Jackson Expositor,Cincinnati : Lodge, L'Hommedieu, and Hammond, Printers, 1828, p 214 https://babel.hathitrust.org/ [87] Selon deux articles de John Wymond, Henry Plauché Dart parus dans The Louisiana Historical Quarterly (Volume 22-1939 et Volume 24-1941), il est dit qu’en mars 1819 Dominique You ancien de Barataria et de la bataille de La Nouvelle-Orléans quitta ses anciens associés de Galveston, pour tenter sa chance dans les Caraïbes et qu’il arriva au secours d’Aury avec son navire la Guerrière et 25 hommes à bord. L'article du journal De curacaosche daté du 6 novembre 1819 indiqua que You se trouvait à Providence auprès d’Aury, lui et son schooner baptisé soit le  Guerrero , soit la Guerrière. (Renseignement et photocopie de l’article aimablement fournis par Frédéric Beraud) : “we have received from old providence the following account of Aury’s squadron It is said ; that they are manned to the extent of their designated numbers ; -some beyond what is even stated ; the crew were all in the highest spirits, and it was generally believed they intended to cruise in the gulp of Mexico (…)(…)Schoner gurero captain Dominique Yole (sic), 2 long, 9-pounder and 25 men (…) the above vessels are stued a flotte, commanded by Louis Aury in the service of the state of Buenos Ayres [88] John Wymond, Henry Plauché Dart, The Louisiana Historical Quarterly, Volume 24-1941 : “In April and early May of 1820, he squadron made unsuccessful attacks upon two strongholds of the Main. Such experience of real warfare modified Captain Dominique's taste for battle with Spanish armies. In company with another privateer, formerly Aury's flagship, the Guerriere abandoned Aury as she had abandoned Galveston.” [89] Nous avons même quelques précisions au détour d’un ouvrage où il est mentionné que Charles Dewater capitaine du Belona, conjointement avec le  Guerrero  du Capitaine Dominique You opéra avec un groupe de petits navires au-dessus de La Havane, attaquant uniquement le drapeau espagnol. Dewater ensuite déserta avec le  Belona  devenant ainsi un pirate. Horacio Rodríguez, Pablo E. Arguindeguy, El corso rioplatense, Instituto Browniano, 1996, p 306 : “ (...) Belona Bergantin (1817/21) : “Con patente de Aury artillado con un canon de a 18 y seis carronaadas de igual calibre, 100 tripulantes, al mando del capitain Henri Alenzo, al proemdio 1820 al comando del Cap. Charles Dewater Charles Dewater y en forma conjunta con el Guerrero ( Cap . Dominique You ) operaron con un grupo de embarcaciones menores sobre La Habana , atacando sólo al pabellón español . Dewater desertó luego con el Bellona del escuadrón de Aury, convirtiendose en pirata.” (Archivo General de Indias papeles de Cuba, legajo 1945 relato de Antonio Yuz, del 14 Jul 1820)”. [90] Est-ce que le patronyme de l’épouse est oublié ou qu’un Jean-Baptiste Leclerc épouse une Victoire Leclerc  ? [91] Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc La vie d'un révolutionnaire enragé, seconde édition enrichie et illustrée, Des écrits et de l’histoire, 2020, [92] Vanessa Mongey, Les vagabonds de la république : les révolutionnaires européens aux Amériques 1780-1820 « Les empires Atlantiques des lumières au libéralisme (1763-1865), Presses universitaires de Rennes 2009 ISBN : 9782753549319. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pur.34277 [93] Samuel J. Marino, Early French-Language Newspapers in New Orleans, Louisiana History: The Journal of the Louisiana Historical Association, vol. 7, no. 4, 1966, p 315. JSTOR,


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